Ce jeudi 18 mai 2017, le conseil d’administration de l’Université catholique de Louvain (UCL) et l’assemblée générale de l’Université Saint-Louis - Bruxelles (USL-B) ont voté en faveur d’une fusion de leurs deux institutions. Au terme du processus de fusion, l’UCL et l’USL-B s’appelleront UCLouvain. Pour une plus grande ouverture à l’international, un ancrage plus fort à Bruxelles, capitale de l’Europe et une nouvelle institution solide, au bénéfice des générations à venir.
L’USL-B s’est prononcé en faveur de la fusion par 18 voix pour (90%), 1 voix contre et 1 abstention. Le seuil de 80% nécessaire pour une décision de fusion a donc été atteint. L’UCL a, elle aussi, voté en faveur de la fusion avec 90 % voix. La veille, le Conseil académique a voté en faveur de la fusion à 90%.
Dans l’esprit du décret paysage de l’enseignement supérieur, ce projet renforce la qualité de l’enseignement et de la recherche universitaire en Fédération Wallonie-Bruxelles. Il appartient aux responsables politiques d’entendre la volonté de construction par l’UCL et l’USL-B d’un projet universitaire commun en veillant à l’adoption des modifications décrétales nécessaires à la mise en œuvre la plus rapide possible de la fusion.
Le contexte de la fusion entre l’UCL et l’USL-B
L’histoire et les synergies entre l’Université Saint-Louis - Bruxelles et l’UCL ne datent pas d’hier. Depuis plusieurs décennies, les deux institutions codiplôment plusieurs masters (notamment en études européennes), engagent conjointement des académiques et chercheurs, organisent ensemble l’enseignement de la traduction et interprétation (les bacs à Bruxelles et les masters à Louvain-la-Neuve) et, récemment, ont mis sur pied un nouveau master en interprétation de la langue des signes.
Dans un contexte d’internationalisation poussée, d’une mobilité forte des chercheurs et des étudiants, d’une individualisation du parcours de l’étudiant, l’UCL et l’USL-B estiment que la fusion des deux universités permet de répondre à ces défis et d’asseoir davantage encore la notoriété et la visibilité de l’UCLouvain.
Diversité culturelle et rencontre de l’altérité, engagement citoyen, éthique ou culturel et, plus généralement, tolérance et ouverture d’esprit sont au cœur de ce projet.
Les atouts et objectifs de l’UCLouvain
La nouvelle institution fusionnée poursuivra 4 objectifs prioritaires :
- Un ancrage bruxellois fort, via
- 3 sites à Bruxelles (Bxl Ville, Saint-Gilles et Woluwe) et 10 000 étudiants ;
- une amplification des partenariats avec les acteurs clés (autres acteurs de l’enseignement, pouvoirs publics et politiques, réseaux socio-économiques) ;
- un rôle sociétal actif, par le biais de son expertise en matière de mobilité, de sociologie urbaine, d’urbanisme, de soins de santé, sur les matières européennes, l’islam contemporain et la valorisation de la recherche (création d’entreprises)
- Améliorer l’accès à l’enseignement supérieur, par le biais de la lutte contre l’échec et une aide à la réussite accrue, notamment auprès des populations bruxelloises plus vulnérables, soit la volonté d’améliorer l’accès à l’enseignement supérieur et donc d’une université pour tous
- Accroître sa visibilité à l’international et son action en matière de coopération au développement
- Accentuer la capacité à déposer des projets et obtenir des financements de recherche plus nombreux, au service des équipes scientifiques
La fusion se fera en douceur : dans un premier temps, selon un régime transitoire, pour une durée de 3 ans, renouvelable ; avec pour objectif final un régime intégré.
Dès le régime transitoire, un nouvel institut verra le jour à Bruxelles : l’Institut de recherche interdisciplinaire Saint-Louis, soit IRIS-L. Et les deux universités organiseront un master conjoint, 100 % en anglais « European Studies », avec à la clé, un encadrement de proximité, des contacts étroits avec les institutions européennes (stage) et l’acquisition de compétences opérationnelles transversales.
Les bénéfices de la fusion, pour les deux institutions ? Une plus grande expertise en sciences humaines ; une meilleure offre de formations en horaire décalé ; un Institut d’études européennes renforcé, à quelques pas du siège des institutions européennes ; l’intégration d’une université complète pour l’USL-B ; une visibilité accrue à l’international ; une meilleure force de frappe pour l’obtention de financements de recherche ; l’accès à la formation pédagogique pour les professeurs, via le Louvain Learning Lab, pionnier en la matière ; et davantage de MOOCs (Massive Online Open Courses).
Qu’est-ce qui change ?
- Le nom, au terme du processus de fusion : l’USL-B et l’UCL s’appelleront UCLouvain, avec une déclinaison pour l’USL-B : UCLouvain – Saint-Louis – Bruxelles
- Le mandat du recteur de l’USL-B se poursuit en tant que vice-recteur Saint-Louis de l’UCLouvain. Il participera à tous les organes de décision de l’UCLouvain
Ce qui ne change pas ?
- L’offre de formation actuellement organisée sur les différents sites de l’UCLouvain se poursuit normalement, histoire de préserver la proximité essentielle à l’apprentissage
- L’accent fort mis sur les aides sociales, tant à l’USL-B qu’à l’UCL (les procédures d’attributions des aides sont d’ailleurs similaires dans les deux universités), soit près de 3 millions d’€
- L’emploi est garanti
- Et l’USL-B préserve sa totale autonomie financière, en ce qui concerne l’affectation des fonds provenant de sa réserve financière propre.
Quelques chiffres
L’UCLouvain compte 8 sites d’implantation : Bruxelles Ville, Bruxelles Saint-Gilles, Bruxelles Woluwe, Louvain-la-Neuve, Mons, Charleroi, Namur et Tournai ; 2 parcs scientifiques, 4 incubateurs, 72 spin-offs ; 2 hôpitaux (Cliniques universitaires Saint-Luc et CHU UCL Namur).
L’UCLouvain, ce sont 34 072 étudiants ; 2 286 académiques ; 2 517 scientifiques ; 2 082 membres du personnel administratif.
La nouvelle université propose 55 bacs, 221 masters, 20 MOOCs.