Une rentrée forte de convictions

Jean Hilgers, président du Conseil d’administration de l’UCL, Santiago Dierckx, président de l’Assemblée générale des étudiants de Louvain (AGL), Sarah Barthelemy, présidente du Corps scientifique (CORSCI) et le recteur Vincent Blondel ont tout à tour pris la parole lors de la cérémonie de rentrée académique placée sous le signe des mondes numériques, thème de l’année Louvain 2017-2018.
Auparavant, le recteur avait mis à l’honneur plusieurs étudiants pour l’action qu’ils ont menée : Jérôme Duisit pour la Clinique des nounours, Sam Vynckier, Student-Entrepreneur of the Year pour son projet Becycled, Chloé Branders, pour le projet InsideOut qui a conduit des étudiants à faire du théâtre avec des détenus à la prison d’Andenne, et Anouk Raes, capitaine des Red Panthers qui ont affronté les Pays-Bas en finale de l’Euro de hockey.

« J’espère que la volonté affirmée par les deux universités pourra être entendue »

De nombreuses personnalités étaient présentes à l’Aula Magna, intéressées notamment par le thème de la fusion entre l’UCL et l’Université Saint-Louis Bruxelles.
Jean Hilgers a souligné que les universités faisaient face à des tendances lourdes très perceptibles et que « pour s’inscrire dans ces tendances, nos deux universités ont des atouts, mais elles ne les ont pas tous. Le plus intéressant est que ces atouts sont souvent complémentaires. C’est surtout cela, l’intérêt de cette fusion, un processus d’enrichissement mutuel. » Le Président du CA de l’UCL a poursuivi : « Je ne cache pas que ce serait dès lors une désillusion cruelle si le décret attendu pour organiser les effets de cette fusion, c.-à-d., lui  garantir une neutralité absolue et une base légale certaine essentiellement en termes de financement et d’habilitations, devait ne jamais venir. »
De son côté Vincent Blondel s’est clairement exprimé au sujet de la fusion : « L’année passée deux Hautes écoles du réseau officiel fusionnaient, soutenues politiquement et financièrement par les pouvoirs publics. La semaine passée, trois institutions d’enseignement supérieur annonçaient la création à Charleroi d’un pôle universitaire auquel sont associés certains des acteurs d’enseignement supérieur présents à Charleroi. Une initiative soutenue politiquement et financièrement par les pouvoirs publics.
L’UCL et l’Université Saint-Louis demandent aujourd’hui que la dernière étape nécessaire pour rendre la fusion effective, une approbation politique, intervienne rapidement. J’espère sincèrement que la volonté affirmée massivement par nos communautés universitaires pourra être entendue. »

Installée avec bonheur en Wallonie et à Bruxelles

Le recteur a également dévoilé la nouvelle inscription gravée sur la ‘masse’ (portée, comme le veut la tradition depuis le Moyen-Age, en tête du cortège universitaire) : « C’est installée avec bonheur en Wallonie et à Bruxelles, que l’Université louvaniste de langue romane a poursuivi son développement, résolument tournée vers l’avenir, au service de nos régions, de notre pays, de l’Europe et du monde, En excellente entente avec sa sœur de Flandre ». Elle côtoie désormais le texte qu’avait fait graver le recteur Massaux en 1970, dans laquelle il exprimait son regret de la scission mais aussi sa détermination avec la vigueur et l’engagement qu’on lui connait.

Une excellence de façade ?

Santiago Dierckx, président de l’AGL a, lui, souligné que si la parité était globalement respectée au sein de l’UCL, ces statistiques cachaient une réalité sociétale : « les femmes occupent des postes moins bien payés, moins prestigieux et plus précaires que les hommes ». Soulignant que l’enseignement en Belgique est inégalitaire, il a plaidé pour que l’université soit ‘exemplaire.
Quant à Sarah Barthelemy, présidente du CORSCI, elle a souligné que pour atteindre l’excellence, dont on parle beaucoup à l’université, « il est nécessaire de disposer des moyens répondant à cette ambition. C’est tant à notre université qu’aux pouvoirs publics de miser sur ses jeunes chercheurs et de stabiliser leur futur en offrant des contrats pleins et entiers, pour des durées adéquates. En effet, la précarité des jeunes chercheurs ne cesse de s’accentuer. Comment atteindre l’excellence quand on est mis sous pression constante ? », interroge-t-elle. La course effrénée à la quantité de publications au détriment de la qualité apporte elle aussi son lot de difficultés : « Une excellence de façade est-elle réellement l’excellence à laquelle nous aspirons ? » Elle a rappelé que Sanjay Subrahmanyam, docteur honoris causa UCL, rappelait la nécessité de professions qui ne sont pas, entre guillemets, rentables, afin d’essayer de construire des sociétés dans lesquelles les humanités ont un sens et une valeur.

En fin de cérémonie, les nouveaux académiques – ils sont près de 40 - moitié hommes, moitié femmes, sont montés sur scène pour clôturer la cérémonie.

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Copyright photos : Benjamin Zwarts

Publié le 20 septembre 2017