Aider les hôpitaux dans leur lutte contre le covid-19

 

Ils sont amis, ils sont confinés et avaient une seule envie : se rendre utiles. C’est ainsi qu’est née l’initiative de mettre sur pied, bénévolement, une plateforme web capable de mettre en lien les établissements hospitaliers du pays et les ‘pros’ de la modélisation 3D. Objectif : fournir à la communauté médicale les pièces dont elle a besoin grâce à l’impression 3D.

 

 

Les auteurs de cette plateforme ? Alexis Barbarin, étudiant en master 2 à l’Ecole polytechnique de Louvain (EPL) et deux de ses amis, étudiants eux aussi, Martin en ingénierie à l’UMons et Clément à la HELHa. « Ce projet est né à l’issue d’une discussion entre un de mes amis et des personnes de l’ISPPC (Intercommunale de Santé Publique du pays de Charleroi). Il est apparu au fil de cette conversation que les hôpitaux risquaient à moyen terme de se retrouver confrontés au manque de certaines pièces indispensables au bon fonctionnement de dispositifs et appareillages médicaux, comme les respirateurs par exemple. Le moment était venu de mettre en lien nos connaissances et le réseau développé durant nos études » explique Alexis.

C’est ainsi que la plateforme ‘PCOM3D’ a vu le jour : « En 48h à peu près, tout était ‘bouclé’ », dit-il enthousiaste. Le site web réunit en ligne des ‘pros’ de la modélisation 3D (pour qui les logiciels de modélisation – SolidWorks ou Fusion360 notamment- n’ont plus de secret), mais également des ingénieur·es, des physicien·nes ainsi que le monde médical.

Ce site, accessible à tous et toutes depuis le 29 mars, rassemble aujourd’hui près de 90 acteurs et actrices. « Des établissements hospitaliers ont été contactés afin de voir s’ils étaient intéressés par le projet et s’ils pouvaient dresser un inventaire des pièces susceptibles d’être modélisées » raconte Alexis. Le Grand hôpital de Charleroi (GHdC), la Clinique Notre-Dame de Gosselies et d’autres établissements figurent déjà parmi les partenaires. « Du côté des expert·es en modélisation, l’information est actuellement diffusée au sein des établissements d’enseignement. Des étudiant·es, enseignant·es et assistant·es se sont déjà inscrit·es sur la plateforme pour nous aider comme bénévoles ».

Concrètement ? Dès qu’un hôpital enverra la liste des projets susceptibles de nécessiter un travail de modélisation, Alexis et ses collègues formeront, sur base des profils enregistrés, les équipes les plus performantes pour répondre à la demande de l’hôpital. « Actuellement, les équipes hospitalières sont un peu débordées, mais nous avons déjà quelques projets à l’étude ». Une fois modélisée, la pièce sera développée, puis testée sur le terrain. Elle passera ensuite l’étape cruciale de la validation par les instances médicales. Après quoi, la pièce ou plus précisément le code lié à sa modélisation pour l’impression 3D sera publié dans une base de données accessible aux autres hôpitaux belges.

Sur le plan juridique, des contacts sont en cours avec les instances fédérales dans le but d’envisager tous les aspects liés à ce type de plateforme (les brevets par exemple pour certaines pièces fabriquées par des entreprises). « Ça démarre fort ! » sourit Alexis. « Les contacts fusent de partout depuis plusieurs jours. Et c’est tant mieux », commente-t-il. En soulignant que cette démarche n’est pas inhabituelle pour lui : « Ce projet ressemble à ceux que j’ai pu développer durant mes études d’ingénieur à l’EPL. A une différence près : cette fois, le projet est réel et répond à un véritable besoin » conclut-il.

>>En savoir plus 

Alexis Barbarin est en deuxième master en ingénieur civil à l’École polytechnique de Louvain (EPL). En bachelier, il avait choisi une mineure en informatique et une majeure en construction. En master, il s’est orienté vers l’option ‘Construction’. Des études en lien avec ce projet ? « Oui et non », dit-il. Ce n’est pas de la ‘construction’ certes, mais le site internet s’inspire des cours en informatique dispensés pendant mes études »

Alexis a également obtenu le statut PEPS-entrepreneur en ce début d’année 2020 pour le projet CAROLOGRAPHIE, « mais je bénéficiais déjà de l’aide de l’incubateur StudentLab de Charleroi depuis octobre dernier. » Bientôt diplômé, Alexis cherche plutôt dans la construction mais il est ouvert à d’autres opportunités.