Que pensez-vous des réunions virtuelles ? Et que disent-elles de nos organisations ? Des rapports de pouvoir ? Sophie Thunus, chercheuse à l’IRSS, et ses collègues de l’ULiège et de l’ULB ont mené l’enquête auprès… de vous. Résultats.
700 employé·es de l’UCLouvain, l’ULiège et l’ULB ont participé à l’enquête lancée par Sophie Thunus (IRSS), Frédéric Schoenaers (ULiège), Willem Standaert (HEC et ULiège) et Céline Mahieu (ULB). L’âge moyen des répondant·es est de 41 ans et 62% sont des femmes. Tous les corps sont représentés : académique (39%), scientifique (32,6%), administratif (23,2%), ouvrier et technique (5,1%).
Davantage de réunions… plus courtes. Si le nombre moyen de réunions en face à face a drastiquement diminué (1 au lieu de 4,5 par semaine), le nombre de réunions virtuelles est passé de 0,5 à 5/semaine. Au total, le nombre de réunions hebdomadaires a légèrement augmenté (de 5 à 6). Explications possibles ? La gestion de la crise d’une part et le fait que les réunions sont plus courtes.
Des moments efficaces. Non seulement les réunions sont perçues comme utiles et nécessaires, mais les répondant·es estiment aussi qu’elles sont particulièrement efficaces pour atteindre des objectifs préalablement définis (prendre une décision, solutionner un problème, …).
Peu d’échanges informels. Ces réunions sur écran ne sont pas l’idéal pour créer de nouvelles relations et elles ne facilitent pas les échanges informels. D’autres moyens sont utilisés (WhatsApp, téléphone, réunions pause-café ou apéro) mais ils n’égalent pas une rencontre informelle au détour d’un couloir…
Le rôle crucial du modérateur·rice. En l’absence totale ou partielle de la communication non verbale, le rôle de l’animateur·rice est encore plus important : à elle ou lui de suivre l’ordre du jour (qui doit être de qualité) et de veiller à ce chacun intervienne.
Des rapports de pouvoir. Au-delà, les réunions virtuelles posent la question du pouvoir au sein de nos organisations. Dans la ‘vraie vie’, c’est le lieu, la hauteur de la voix, la place autour de la table qui disent quelque chose sur la distribution du pouvoir. En virtuel, soulignent les répondant·es, ce sont plutôt les aspects technologiques (qualité de l’équipement et de la connexion internet) qui prennent le dessus.
Autant de bonnes raisons, plaident les auteurs et autrices de l’enquête, pour alimenter une réflexion collective sur l’évolution des organisations après le confinement.
>> Lire l'analyse complète dans le dossier des Expert·es UCLouvain