Le confinement, un moment d'apprentissage pour un blocus sans nuits blanches ?
Un témoignage de Yasmine Bouyakoub, étudiante en 3e Bachelier en sciences pharmaceutiques sur le campus UCLouvain de Bruxelles Woluwe (Faculté de pharmacie et des sciences biomédicales)
« Comment je vis cette situation ? Honnêtement, ça ne change pas grand-chose de mon quotidien … Je suis plutôt du genre à passer mon temps-libre chez moi, je ne sortais quasi pas et je restais aussi souvent tard à l’université pour me remettre en ordre pour les cours auxquels je n’avais pas pu assister. Je n’ai donc pas trop cette impression d’étouffer en restant chez moi.
Quand commencer, quand finir ?
Je suis par contre complètement déboussolée par rapport au rythme de travail, je ne sais pas quand commencer, ni quand finir de travailler. Je suis les cours en direct à l’heure, mais j’ai du mal à gérer le reste du temps. Une capsule vidéo de 2 heures me prend au moins 3 heures à regarder parce que je me déconcentre trop facilement (une petite faim, une envie de plier ses vêtements, un message d’une amie, …). Je culpabilise et finis par « travailler » jusque tard le soir mais pour au final n’avoir pas fait grand-chose. Mais je ne m’inquiète pas plus que ça, à chaque blocus c’est aussi la même situation et je finis toujours par arriver à m’organiser quand il ne me reste plus que quelques jours pour travailler et que le stress m’envahit complètement. Peut-être que ce confinement m’apprendra à être organisée dès le début et à éviter des nuits blanches pour mes blocus ?
Respirer un bon coup
Pour moi ce confinement c’est aussi l’occasion de remettre un peu d’ordre dans ma tête et de respirer un bon coup. Ces dernières semaines étaient assez intenses en travaux pratiques, en travaux à rédiger ou à présenter, j’avais aussi beaucoup de cours à remettre en ordre, et j’avoue que j’avais un peu de mal à tenir le coup et je ne voyais pas le bout du tunnel. Maintenant j’ai pu lâcher la pression, reprendre contact avec mes amies, pouvoir remettre en ordre des cours qui trainaient parfois depuis trois semaines …
Teams, moins intimidant qu’un auditoire pour poser ses questions
Ne plus devoir me réveiller super tôt et affronter la guerre des métros, c’est bien évidemment une proposition alléchante. Suivre les cours bien au chaud dans son pyjama, c’est sympa aussi. Mes professeurs ont choisi Teams ou alors des capsules vidéo comme support de cours. L’avantage des cours en live sur Teams est la possibilité de pouvoir poser des questions en direct mais aussi par écrit. Quand on avait cours en auditoire, il m’arrivait parfois de ne pas poser de question pendant le cours parce que je trouve que c’est impressionnant et intimidant d’avoir tous ces yeux rivés sur soi, et j’avais peur que ma question soit bête. Sur Teams, j’ai moins cette sensation et je me sens plus à l’aise pour poser des questions, et je peux aussi la poser par écrit dans la conversation.
…mais c’est mieux quand ça marche !
Mais Teams, c’est bien quand ça marche ! Il suffit d’avoir des problèmes de wifi de notre côté ou du côté du prof pour que très vite la situation devienne agaçante. J’ai la chance d’avoir une bonne connexion, mais je trouve dommage pour les étudiant·es ayant des problèmes de connexion de ne pas pouvoir suivre correctement leurs cours. Heureusement, les profs permettent de revisionner le cours, mais là aussi les problèmes de connexion peuvent causer des soucis. L’autre problème avec Teams et qu’il est assez gourmand en ressources, et qu’il faut le laisser tourner en arrière-plan pour pouvoir être notifié·e d’un nouveau message.
Comme je prends notes avec un stylet sur mon ordinateur, j’ai dû préparer une petite configuration spéciale Teams pour que je puisse les cours le plus correctement possible.
A côté des cours en ligne sur Teams, certain·es professeur·es ont aussi préparé des PowerPoints commentés sous forme de capsule vidéo. Je vous avoue que j’adore ces capsules vidéo. Je trouve qu’elles sont hyper claires et j’aime le fait qu’on puisse les regarder à son aise, autant de fois que l’on souhaite et également hors connexion.
Moments ‘pauses’ avec ma petite sœur
J’ai la chance de vivre dans un appartement avec ma mère et ma petite sœur de 17 ans, avec qui je m’entends super bien. Je partage ma chambre avec ma sœur, on s’est alors mises d’accord sur les horaires, pour ne pas parler lorsqu’une de nous doit suivre un cours, on s’est aussi mises d’accord sur des moments pauses, sur des moments où je lui explique ses cours. On a également essayé de s’arranger pour avoir des plages horaires pour faire le ménage, la cuisine, les courses, mais c’est pas super évident à respecter. Je vis donc ce confinement « assez bien ». Pour mes amies, on a décidé de faire des appels vidéo pour pouvoir se parler, ou regarder un film toutes ensemble. Et j’ai aussi de quoi m’occuper dans ma chambre…
Bref, je le vis assez bien mais….
Même si ne plus avoir de travaux pratiques, de ne plus à avoir à préparer son sac pour le lendemain et rester au chaud en pyjama toute la journée est assez bien, je regrette quand même les cours en auditoire. Ces cours me permettent d’avoir une structure dans ma journée et m’obligent à travailler, et me permettent également de sortir, changer d’environnement et voir de nouvelles personnes. Et puis passer toute la journée devant trois écrans, mes yeux commencent un peu à fatiguer. Je trouve aussi que les cours en auditoire sont mieux que les cours à distance, car ils permettent de mettre plus ou moins tou·tes les étudiant·es sur un même pied d’égalité, là où les cours à distance sont très connexion-dépendant. J’ai de la chance de vivre ce confinement assez bien, mais je suis certaine que ce n’est pas le cas de tou.te.s les étudiant.e.s. Je souhaite bon courage à tout le monde ! »