04 octobre 2018
17:00
Bruxelles
Palais des Académies à Bruxelles – Rue Ducale 1
Les religions se construisent sur un ordre où le fiduciaire est structurant et s'appuie sur un fort dispositif dogmatique et transcendantal. Sauf exception, elles tentent de s'inscrire dans la Cité où œuvre la Raison publique. Or celle-ci est normative, dialogique et procédurale, mais aussi intersubjective. Ainsi instaure-t-elle, au gré de ses débats, ses propres fondamentaux éthiques qui sont le fruit d’une pratique immanente de la discussion.
La rencontre de ces deux entités (religions et Raison publique) n'est pourtant jamais simple. Elle se fait via des tensions, des moments de crise où reviennent parfois les sectarismes et les identitarismes. En ce sens, on peut faire l'hypothèse que le passage du théologique à l'idéologique n'est jamais achevé, dans la constitution du projet démocratique. Mais comment faire en sorte que s’installe, en matière de « religion », une dimension critique et réflexive, et également citoyenne ?
Dans cette leçon, nous voudrions expliquer, de façon documentée et argumentée, pourquoi il nous semble que les religions doivent faire effort pour travailler leur constitution dogmatique et accéder radicalement au symbolique, tout en assumant la part métaphorico-mythologique de leurs discours. Face aux acquis des sciences, notamment humaines, elles devraient alors trouver des voies nouvelles d'une meilleure inscription sociétale, en sorte de se renouveler et de se limiter dans leurs prétentions, pour rester en consonance avec les exigences d’émancipation et d'autonomie du sujet.
Il ne s’agit pas ici de dénier la portée des réalisations historiques des religions, ni l’exigence de respect des libertés fondamentales du croire. Mais il s'agit d'interroger la capacité certes d'un dialogue interreligieux, mais aussi d'une meilleure articulation aux exigences propres de/à la sphère publique. On appuiera notre réflexion sur des cas concrets, comme ceux du sacrifice animal, de la circoncision ou encore de l'égalité réelle femmes/hommes.