Examens de dentisterie : quand le distanciel est impossible

 

En dentisterie, il y a beaucoup de pratique au sein des études. Alors que le distanciel est la norme, certains examens ont nécessité des mesures particulières pour une organisation sur site, dans le respect des mesures sanitaires. Chloé Hardy, dentiste, doctorante et enseignante en dentisterie à l’UCLouvain, détaille les type d’examens.

 

 

Une préparation différente

Le premier cas est celui de certains examens en bac 2 qui sont habituellement des oraux. Tout a donc été modifié. Les questions orales et ouvertes ont fait place à distance sur TestWe à des QCM, des textes à trous et des questions ouvertes à réponses courtes. Une transposition que Chloé Hardy a préparée avec ses étudiants et étudiantes : « Nous avons organisé des séances de questions-réponses avec des exemples de questions d’examen parce que la manière d’étudier n’est pas du tout la même pour un oral ou pour des QCM, même si l’objectif reste identique : que la matière soit connue ».

En présence, en toute sécurité

Autre cas : en fin de bac 3, les étudiants et les étudiantes ont des examens portant sur des cas cliniques, des modèles et des radiographies. On les fait réfléchir sur cas réels puisqu’au début du master 1, ils et elles se verront confier une patientèle. Il faut donc s’assurer de leur niveau de préparation.

 « Pour certains cours nous avons eu une dérogation pour faire l’examen en présentiel. C’était le cas d’un de mes cours : les étudiants avaient un ordre de passage strict, rentraient un à un avec un masque, devaient se désinfecter les mains, les paquets de feuilles étaient prévus, les places étaient désinfectées entre chaque étudiant et nos tables étaient séparées lorsque je les interrogeais », décrit Chloé Hardy. Est-ce que venir sur place les a stressé·es ? « Je n’ai pas demandé à tout le monde mais pour ceux avec qui j’en ai parlé, ils étaient plutôt contents et rassurés parce qu’eux-mêmes ne voyaient pas comment passer cet examen à distance ».

Des examens en août

Avant de passer en clinique, les étudiant·es de bac s’entraînent à soigner des fausses dents dans ce qui s’appelle un fantôme. Il s’agit d’un mannequin représentant une tête humaine. C’est évidemment un exercice qui ne peut pas se réaliser à la maison. Ces séances dites de « pré-clinique » ont donc été interrompues ces derniers mois. « Mais pour les bacs, à partir de fin juillet, on va faire 2 semaines d’entraînement intensif. Et la première semaine d’août, on va leur faire passer les examens de pré-clinique ».

Valider les stages cliniques

En fin de master, les étudiants et étudiantes passent une série d’examens cliniques : à la fois des discussions de cas, qui sont en train de se faire en présentiel toujours en respectant les modalités de respect des règles d’hygiène poussées, mais aussi des examens pratiques qui se font normalement sur des patient·es. « Les soins sur patients ont été complétement interrompus et n’ont repris que depuis 2 ou 3 semaines, avec un équipement qui a été revu : au tablier et au masque nous devons ajouter une charlotte, un masque FFP2 avec sur-masque, une visière et une surblouse. Ça change le quotidien des dentistes qui donnent les soins mais ça change aussi celui des étudiants qui sont en stage clinique ».

Chloé Hardy précise aussi que ces étudiants et étudiantes ont un trou de 3 mois dans leur cursus. La solution pour ne pas pénaliser celles et ceux qui ont atteint un quota et une qualité de soins qui leur permettraient d’être diplômé·es : organiser des examens en pré-clinique pour faire la démonstration, alors sur fantôme, que le travail est réalisé correctement. En ajoutant cet examen aux cas qu’elles et ils avaient déjà validés « sur patient » en situation de pré-COVID, les professeurs pourront alors valider leur stage clinique.