Gestion des retours précipités en Belgique: « un formidable casse-tête »

 

Le témoignage de Bart Stoffels, responsable mobilité à l’Administration des relations internationales (ADRI)

Bien occupée, l’Administration des relations internationales (ADRI) l’est en permanence, mais en ce moment, les dossiers à traiter sont assez inédits. Parmi ceux-ci ? « Le dossier lié à la gestion des ‘retours précipités au pays’ des étudiant·es boursier·es », indique Bart Stoffels, responsable mobilité à l’ADRI. « Toutes et tous rêvaient d’un séjour d’étude dans une université partenaire au cours de ce deuxième quadrimestre, mais la crise sanitaire a poussé beaucoup d’étudiant·es boursier·es à revenir en Belgique bien plus tôt que prévu. Et comme ce retour a été demandé par les autorités belges, nous tentons de voir comment couvrir partiellement les frais engendrés par cette situation ».

Accorder les violons

Une situation qui ne ressemble à aucune autre. Dans le cadre de programmes comme Erasmus par exemple, il existe une procédure dite ‘ de force majeure’ qui est activée dans différents cas de figure (comme un tsunami ou un tremblement de terre par exemple). Dans la situation du Covid-19, l’échelle est toute autre et appelle d’autres modalités. « Notre rôle consiste à trouver des accords et à négocier avec les bailleurs de fonds afin de pouvoir obtenir des compensations financières plus acceptables ».

Il est vrai que certain·es étudiant·es se trouvaient sur place depuis à peine un mois. IIs·elles ont dû quitter leur logement de manière inopinée alors qu’ils·elles étaient engagé·es dans des frais de location, de garantie locative, etc. Sans compter le coût, parfois exorbitant, du voyage retour. La difficulté ? « Les règles et conditions d’intervention financière changent encore, alors que la situation des étudiant·es n’est pas stabilisée pour autant. C’est un formidable casse-tête qui, pour l’instant, nous occupe largement. D’autres problèmes doivent également trouver une issue favorable dont, entre autres, l’intervention dans les frais pour les étudiant·es non-boursier·es cette fois ».

Partir ou ne pas partir, telle est la question

Parallèlement, l’ADRI envisage l’avenir. Au programme : l’étude de toutes les demandes de bourses liées à la mobilité sortante pour l’année prochaine. La gestion en amont commence dès à présent, avec l’octroi de licences pour l’apprentissage en ligne de la langue du pays et de la langue d’enseignement. « Si nous disposons bien d’une liste d’étudiant·es pré sélectionné·es pour partir l’année prochaine, beaucoup de points d’interrogation subsistent. Surtout pour les départs du premier quadrimestre. Parfois l’étudiant·e commence lui·elle-même à se poser des questions, parfois ce sont les parents qui sont inquiets. Une chose est sure, si les étudiant·es décident de partir, il faut qu’ils·elles prennent les assurances suffisantes, l’agence ne prendra plus les frais en charge », estime Bart Stoffels.

‘Blended mobility’ : retour vers le futur

Nous n’aurions jamais pu imaginer un changement aussi radical vers la mobilité virtuelle. Et c’est plutôt une bonne chose. Pourquoi ? « Car nous sommes en pleine préparation du programme ‘ERASMUS + 2021-2027’ », indique Bart Stoffels. Or ce programme met en avant une nouvelle forme de mobilité étudiante que l’on appelle la ‘blended mobility’. C’est la combinaison d’un ou plusieurs courts séjours dans une université ou une institution à l’étranger avec un enseignement à distance. C’est prévu pour les nouveaux programmes. Et nous y avons goûté avant l’heure ! Un exercice d’immersion complète, surprenante, mais qui apportera bon nombre d’éléments positifs », conclut Bart Stoffels, avec confiance.