Quelle voie professionnelle choisir après ses études ? Et comment décrocher un job ? Le Centre d’Information et d’Orientation (CIO) de l’UCLouvain continue d’accompagner nos étudiant·es, doctorant·es et diplômé·es dans la concrétisation de leur projet pro pendant le confinement.
« On a la chance d’être dans une équipe qui a l’habitude de rebondir »
Depuis le début du confinement, la cellule « insertion professionnelle » du CIO composée de Marie-Christine Rauw, Nicolas Dardenne et Geoffroy Hecquet, ne chôme pas, loin de là ! Coaching en ligne sur Teams, relecture de CV et de lettres de motivation par mail, réponses aux questions envoyées sur les réseaux sociaux, webinaires, … elle a dû s’adapter. Nous avons recueilli son témoignage.
Concrètement, comment s’est passé le « basculement » ?
Marie-Christine : La première chose qui a sauté dans nos agendas, ce sont les activités collectives que l’on organise. Et il y en a quelques-unes par semaine donc ça fait un peu bizarre ! La deuxième étape, ça a été la suppression des entretiens. Mais on avait envie de continuer de proposer ce service donc l’idée des entretiens à distance avec Teams a émergé dès le premier mardi de confinement. On s’adapte aux circonstances même si les activités collectives nous manquent !
Que pensent vos publics, et notamment les étudiant·es, de ce service en ligne ?
Geoffroy : On a reçu des remerciements, les étudiant·es sont content·es de voir qu’on continue.
Nicolas : C’est plutôt positif. Les entretiens à distance sont faciles à mettre en place puisque tous les étudiant·es UCLouvain ont accès à Teams. Côté mobilité, ça leur évite de perdre du temps dans les transports ; un·e étudiant·e de Mons ne doit plus venir jusqu’à Louvain-la-Neuve par exemple. Il y a aussi l’aspect pratique du partage d’écran et de documents qui nous permet de montrer beaucoup d’informations, et la prise de notes pendant l’interaction est facilitée pour les étudiant·es.
Marie-Christine : On sent les étudiant·es un peu désoeuvré·es et perdu·es. Elles·ils se posent des tas de questions sur leur mémoire, sur les échéances, … et être loin est insécurisant. Donc avoir des personnes de référence pour échanger est rassurant dans un sens. Par exemple hier j’ai eu un call avec un étudiant de dernière Master en psycho et j’ai commencé l’entretien en lui demandant comment il allait, comment il vivait le confinement, quelles étaient les incertitudes et les craintes au-delà des questions qu’il se pose sur l’après-master. Ça va dans le sens du « prenez-soin de vous », on s’assure que les gens vont bien aussi. Pour certain·es, la mise à distance est très dure à vivre.
Nicolas: j’ai l’impression que même dans les communications courtes sur les réseaux sociaux ou par mail, le « prenez soin de vous » revient beaucoup plus.
Quelques retours d’étudiant·es« Je vous remercie pour l'attention que vous avez apporté à mon CV et ma lettre. J'ai apprécié les remarques sur la lettre de motivation et y ai apporté les modifications nécessaires... Merci pour votre aide. » Retour d’une étudiante de MA1 en Ingénieur Civil Electromécanique « Merci pour votre réponse et pour les indications sur les possibilités de métier à la suite du master BOE (Biologie des organismes et écologie). Je serais éventuellement intéressée par un entretien via Teams mais je préfère prendre le temps de regarder les différents sites internet que vous m'avez proposés avant cela et penser à d'éventuelles questions. Je reviendrai vers vous prochainement. » Retour d’une étudiante de MA1 en Biologie des organismes et écologie en recherche de stage « Merci beaucoup pour le temps que vous m'avez accordé ce matin et pour vos bons conseils. Suite à notre discussion, j'ai apporté les modifications à mon CV. Si vous êtes d'accord de le relire, ce serait super. » Aliénor, étudiante en MA2 à la Louvain School of Management |
Malgré tout, cette situation a permis de booster des projets qui étaient depuis longtemps dans les cartons de l’équipe...
Geoffroy : Lancer un service à distance pour des étudiant·es qui seraient à l’international, proposer des animations de groupes en ligne, des webinaires, …on y pensait depuis longtemps. C’est une opportunité qu’on est en train de saisir à travers ce changement.
Marie-Christine : Ça nous permet de tester les outils, ce qu’on n’avait pas trop le temps de faire alors que là, on est plongé·es dedans ! Chaque jour, on apprend des nouvelles fonctionnalités. Je pense qu’on a la chance d’être dans une équipe qui a l’habitude de rebondir, qui est souvent mobilisée par la nouveauté, qui est curieuse d’apprendre ! C’est aussi cette soif de dire « On a quelques semaines devant nous pour tester des choses », même s’il ne faut pas se disperser parce qu’on ne saura pas tout faire. Il faut vraiment qu’on s’oblige à se donner des objectifs précis pour pouvoir, au bout de cette période de confinement, être satisfait·es des résultats que l’on aura obtenus.
Le télétravail, ça se passe comment pour la TEAM ‘insertion’ ?
Geoffroy : Le changement a été brusque ! On n’était pas du tout habitué·es au télétravail. Il a fallu s’installer, retrouver le rythme. J’ai dû tirer des câbles dans la maison pour avoir accès à internet, c’était assez épique ! Alors que d’autres collègues étaient déjà bien habitué·es au télétravail et étaient plus sur la balle. On a aussi eu l’impression qu’on allait tout d’un coup avoir du temps qui allait se dégager mais en fait pas du tout ! Tout ce temps maintenant est consacré à des lectures, des vidéos, des webinaires… j’ai l’impression qu’on a un peu plus une angoisse de passer à côté d’informations essentielles et qu’on n’a finalement pas beaucoup de temps libre pour s’arrêter.
Nicolas : Ma journée type est beaucoup plus ‘hachée’ qu’avant ! La vie hors boulot prend une autre tournure donc je travaille soit un peu plus tôt le matin, soit un peu plus tard le soir. Le travail de fond est parfois plus compliqué parce que la concentration est plus compliquée à la maison, avec mon entourage. Le défi, c’est aussi de trouver le bon endroit pour faire les interviews parce qu’on n’a pas toujours les locaux ! Ici par exemple, je suis dans la salle de bain ! On fait comme on peut pour garder la confidentialité des entretiens !
Un conseil pour bien vivre le télétravail ?
Geoffrey : Continuer les interactions, c’est fondamental !
Marie-Christine : Avec nos collègues du CIO, on organise des pauses café journalières à thème. Le premier jour, c’était avec un chapeau, après on a eu l’accessoire piscine, c’était assez cocasse ! On a besoin de cette tranche de rire je pense. Puis il faut s’autoriser des pauses, la flexibilité du travail, se balader, prendre l’air, quitte à légèrement se décaler par rapport aux horaires classiques ! On a besoin de ça pour sa santé mentale en fait !
Nicolas: Je vois ça comme du développement durable personnel ! Conserver des règles, un horaire, ça m’étonne même de dire ça :-). Je m’habille quoi qu’il arrive (rires), mais l’avantage c’est que je peux intégrer le sport et le contexte familial différemment. Franchement, je trouve la situation assez intéressante et je me sens moins stressé dans ce contexte-ci que dans un contexte imposé avec horaires et déplacements.
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