Le changement climatique fragilise les récifs coralliens. Or ceux-ci abritent plus d’un quart des espèces marines connues.
Une équipe de l’UCLouvain, emmenée par Emmanuel Hanert, révèle que le réchauffement climatique perturbe les échanges de larves entre récifs coralliens, ce qui affecte leur capacité de récupération et les rend encore plus vulnérables aux prochaines perturbations.
Pour obtenir ces résultats publiés dans la revue Nature Climate Change, l’équipe de l’UCLouvain a collaboré avec des scientifiques d’Australie et des États-Unis pour simuler les échanges de larves entre les centaines de récifs qui composent la grande barrière de corail australienne. « Ces simulations ont été réalisées dans les conditions climatiques actuelles et futures, avec un réchauffement de 2°C », précise Emmanuel Hanert, professeur à la Faculté des bioingénieurs et chercheur au Earth and Life Institute de l’UCLouvain.
Un métabolisme accéléré
Les récifs coralliens occupent à peine 0,2 % de la surface des fonds marins mais abritent plus de 25 % de toutes les espèces marines connues. Les échanges de larves entre ces écosystèmes garantissent la résilience des coraux, soit leur capacité à récupérer suite à une perturbation, et leur permettent notamment de se repeupler.
« En plus de changer la dynamique des courants marins, le réchauffement accélère le métabolisme des larves, en les rendant plus vite capables de se fixer sur un récif et en réduisant leur durée de vie », détaille Emmanuel Hanert. Conséquence : les échanges de larves seront plus faibles et plus locaux. Il faudra donc plus de temps aux récifs pour se remettre d’une perturbation et retrouver leur couverture corallienne.
Tout n'est pas perdu
Le chercheur garde toutefois espoir. « Certains coraux semblent mieux résister que d’autres aux changements climatiques. Par ailleurs, les récifs situés à plus de 30 mètres de profondeur, mieux protégés des perturbations, sont plus nombreux que ce qu’on pensait et pourraient constituer une sorte de zone-refuge. Tout n’est pas encore perdu mais il est temps d’agir vite si on veut sauver les récifs coralliens », conclut le chercheur.
P.-A. B
uclouvain.be/rechauffement-climatique-recifs-coralliens
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