Faciliter l’entrée des étudiantes, des étudiants et des jeunes diplômé·es dans la vi e professionnelle : l’UCLouvain en a fait une priorité. Bon à savoir : toute expérience peut être un tremplin.
« J’ai su ce que je voulais faire de ma vie »
C’est sur base d’un CV et d’une lettre de motivation que Lena Lahaye est sélectionnée pour réaliser son mémoire dans le cadre de la nouvelle Clinique juridique Rosa Parks de l’UCLouvain. « J’étais très enthousiaste parce que mon travail ne serait pas simplement lu par mon promoteur mais il aurait un effet direct et concret. » Le sujet ? L’ impact des nuisances sonores sur les enfants détenus avec leur famille en centre fermé, à côté de l’aéroport à Zaventem. L’exercice n’est pas que théorique puisque ses conclusions sont attendues dans le cadre d’un procès intenté par une ONG. Imaginez sa motivation !
« J’ai mené des recherches très pointues par rapport aux normes de bruit à proximité d’un aéroport, notamment auprès d’ingénieurs. J’ai procédé à une analyse scientifique des données, avant de les traduire en langage juridique et de poser la question de la violation des normes en matière de droits fondamentaux », explique la jeune avocate qui a trouvé un stage grâce à sa participation à la Clinique.
L’expérience, explique-t-elle, représente un vrai travail collectif de recherches interdisciplinaires et permet d’acquérir de solides compétences. « On est encore étudiant mais on a déjà un pied dans une méthode de travail pratique », avec un encadrement professionnel et universitaire « puisque l’objectif final est quand même de rédiger un mémoire ».
« Ce travail m’a ouvert les yeux sur ce que je voulais faire de ma vie », conclut Lena Lahaye. « Cela m’a confortée dans l’idée que certaines réalités me révoltaient et que je pouvais avoir un impact à petite échelle. »
Dominique Hoebeke
Communication UCLouvain Bruxelles
« On les aide à construire leur projet »
« L’objectif de l’UCLouvain est d’aider les étudiantes et les étudiants à entrer en confiance dans la vie professionnelle », résume Marie-Christine Rauw, conseillère d’orientation au Centre d’information et d’orientation (CIO). « On les aide soit à construire leur projet, soit à affiner les outils de l’insertion socio-professionnelle : CV, lettre de motivation, etc. »
Pour l’UCLouvain, l’insertion socio-professionnelle des étudiant·es est une priorité et le CIO en est l’une des chevilles ouvrières : il assure le soutien au développement du projet personnel et professionnel tout au long du parcours. Sans oublier le rôle joué par le Réseau des services emploi attachés aux Facultés et l’UCLouvain Career Center.
Un constat : les technologies ont fait évoluer la manière de recruter des employeurs « et le marché du travail devra faire face à de nouveaux besoins », prévoit Marie-Christine Rauw. Les jeunes ne sont pas en reste. Leurs desiderata ont changé – recherche de sens et flexibilité –, c’est un des faits marquants de cette rentrée.
Au CIO, la crise sanitaire a imposé le distanciel mais elle a aussi donné naissance à de nouveaux projets. Parmi ceuxci, la Job Impulse Week qui, en début d’année, propose une dizaine d’ateliers en virtuel d’aide à l’insertion avec la participation de partenaires (extérieurs) de longue date.
Quant à l’impact de la crise sur l’insertion des diplômé·es, difficile de la prévoir. « Une enquête réalisée il y a tout juste un an auprès de nos diplômé·es a montré des résultats encourageants. Cette tendance sera-t-elle confirmée ? » D.H.
Oser la transversalité
L’insertion socio-professionnelle est rarement une ligne droite, témoin le parcours de Michael Saint-Guillain, assistant de recherche au Pôle en ingénierie informatique de l’UCLouvain. Après des secondaires en technique de transition, achevées en général, un graduat en informatique à l’EPHEC, une passerelle d’un an, un master en informatique en intelligence artificielle (IA), il entame finalement un doctorat à l’École polytechnique de Louvain (EPL).
« En repérant l’annonce pour UCLouvain to Mars 2018, je me suis fixé pour objectif d’y participer dans le cadre de mon doctorat. Après tout, la gestion de véhicules sous incertitude et la gestion des opérations sous incertitude dans le cadre d’une mission spatiale, c’est à peu près pareil : il s’agit de prendre des décisions en tenant compte de l’incertitude et des contraintes pour maximiser la réussite. » Il devait y consacrer 3 semaines, il y passera… 9 mois.
En 5e année de thèse, un article publié par Michael Saint-Guillain dans une des revues scientifiques les plus prestigieuses de son domaine est remarqué par la NASA. Il y présente ses travaux et continue de collaborer avec l’agence aujourd’hui. Un an plus tard, il obtient un financement d’Innoviris pour un Proof of concept, Rombio, un logiciel piloté par l’IA qui aide les sociétés biotechs à réduire les coûts et risques liés aux lignes de production. Une future spin-off de l’UCLouvain !
Ses conseils pour s’insérer sur le marché du travail ? Suivre son instinct, ne pas écouter les conseils et oser la transversalité. « Ce n’est pas parce qu’on ne connait rien à un domaine qu’on ne peut rien apporter, au contraire. » Et oser ce qui est nouveau, « car tout va si vite ! » D.H.
|
Article paru dans le Louvain[s] de décembre 2021 - janvier - février 2022 |