Ouvrir les horizons (juin 2017)

LOUVAINS

Passerelle. Au-delà du mot, la symbolique est forte. La passerelle, c’est ce qui permet à une personne de ne pas se retrouver isolée, enfermée dans un monde clos. Un pont. C’est ce qui permet aussi d’accéder à quelque chose. Un avion, un bateau. Ce ‘quelque chose’ qui s’offre comme une promesse de découverte de nouveaux horizons.

Que le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ait décidé de simplifier la procédure des passerelles qui existent dans le monde de l’enseignement supérieur est, en ce sens, une excellente chose. Quel pas en avant pour les jeunes étudiants, qui ne se retrouveront plus coincés dans le carcan de l’option de la haute école, encore trop souvent un choix de relégation pour les 60% de jeunes qui ratent leur 1er bac à l’université !

Faciliter ces passerelles permettra donc d’éviter que les jeunes ne fassent le (mauvais) choix de l’université, convaincus qu’il faut à tout prix tenter l’aventure – tant pis pour les capacités – car c’est ‘maintenant ou jamais’. En faisant sauter les verrous, les hautes écoles deviendront un réel ‘premier choix’. Dans leur système d’enseignement, les Suisses l’ont d’ailleurs compris, eux qui permettent les réorientations à tous les étages du système scolaire, à tel point que le schéma de ce dernier est devenu aussi complexe que celui de la galaxie Nethys

C’est le meilleur moyen sans doute de redonner aux jeunes confiance en leur avenir. Un avenir qui peut continuer à s’écrire à la fin de leur cursus en haute école, mais aussi plus tard, au cours de leur carrière. Lorsqu’après avoir acquis de l’expérience en milieu professionnel, ceux qui ont pris confiance en eux et se sentent pousser des ailes pourront redémarrer une nouvelle formation à l’université. Ces passerelles simplifiées s’intègrent bel et bien dans le pur esprit de la formation continue devenue nécessaire aujourd’hui si l’on veut survivre longtemps et progresser sur le marché du travail. Et donc, on applaudit.

 

 

 

 

 

Nathalie Bamps
Journaliste à l’Écho

 

Article paru dans le Louvain[s] de juin-juillet-août 2017