Une patiente âgée de 84 ans a bénéficié d’une intervention exceptionnelle aux Cliniques universitaires Saint-Luc : le remplacement d’une valve du coeur par cathétérisme. Une première mondiale et un véritable espoir pour les patientes et patients trop fragiles pour une chirurgie lourde ou qui ne répondent pas aux traitements médicamenteux classiques.
Une première mondiale : c’est ce qu’a réalisé, à la fin du mois d’aout, une équipe du Département cardiovasculaire des Cliniques universitaires Saint-Luc. Ils ont réussi à remplacer, lors d’une intervention exceptionnelle, une valve tricuspide par cathétérisme.
Le coeur comporte 4 valves : pulmonaire, aortique, mitrale et tricuspide. Composée de trois feuillets, la valve tricuspide sépare l’oreillette et le ventricule droits. Une dysfonction de cette valve risque d’induire une insuffisance cardiaque. Les prises en charge actuelles restent malheureusement limitées : chirurgie particulièrement invasive ou traitements médicamenteux aux résultats fluctuants. Les patient·es fragiles ou qui ne répondent pas aux médicaments se retrouvent dès lors sans possibilités thérapeutiques.
Une sonde par l'aine
Le 22 aout dernier, une patiente âgée de 84 ans a bénéficié du remplacement de sa valve tricuspide par cathétérisme. L’intervention a été réalisée par voie percutanée, sans ouver ture du thorax, via l’introduction d’une sonde par l’aine qui navigue au travers des veines de la malade et permet de délivrer la valve dans le coeur. Cette technique mini-invasive était particulièrement adaptée à cette patiente qui n’aurait pas pu supporter une intervention chirurgicale. Il s’agit d’une première mondiale qui a nécessité le travail d’une équipe multidisciplinaire : anesthésistes, échocardiographistes et cardiologues interventionnels.
Le dispositif biologique de valve tricuspide à implanter a été développé en collaboration avec la firme TRICares après la réalisation de plusieurs cas ‘compassionnels’ (chez des patients en fin de vie dans le cadre des soins intensifs) en France et en Allemagne.
L’intervention a été réalisée aux Cliniques universitaires Saint-Luc avec succès et sans complication par les Prs de l’UCLouvain Joëlle Kefer et Christophe Beauloye, grâce au guidage échographique des Prs Jean-Louis Vanoverschelde et Agnès Pasquet.
La patiente se porte bien et a pu poursuivre sa convalescence à domicile moins d’une semaine après son hospitalisation. Des bénéfices sur sa qualité de vie étaient déjà observables début septembre : respiration améliorée, moins d’eau dans les poumons, diminution des gonflements au niveau des jambes, regain d’énergie, etc. À terme, on peut s’attendre à une plus grande espérance de vie.
Expertise reconnue
Cette procédure vient compléter l’arsenal thérapeutique en matière de réparation valvulaire. Elle apporte en outre un message d’espoir pour les patient·es trop fragiles pour une chirurgie lourde ou ne répondant pas aux traitements médicamenteux classiques.
Le traitement des pathologies valvulaires constitue un domaine d’excellence du Département cardiovasculaire des Cliniques Saint-Luc dont l’expertise en matière de réparation valvulaire et d’implantation de valve aortique par voie percutanée (TAVI) est largement reconnue de par le monde.
Cette première implantation de valve tricuspide par cathétérisme met en exergue le caractère pionnier de l’équipe multidisciplinaire, particulièrement active dans le développement de nouvelles techniques adaptées aux besoins des patients.
> uclouvain.be/1re-mondiale-cardiologie-saint-luc
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