Une université partenaire de ses athlètes

LOUVAINS

 

À l’UCLouvain, près 140 étudiant·es poursuivent parallèlement études et sport de haut niveau. En leur accordant le statut particulier d’étudiant·e sportif·ve, l’université veut leur donner toutes les chances d’aller au bout de leur rêve.

Si le statut d’étudiant·e sportif·ve existe depuis 9 ans à l’UCLouvain, il y a déjà plus de 30 ans que l’université accorde un accompagnement spécifique aux étudiant·es pratiquant le sport de haut niveau : les premières facilités sont apparues dans les années 1990, puis ont été formalisées en 2008 avant d’être intégrées au statut PEPS (voir encadré) en 2011.

Deux catégories

Le statut PEPS de l’UCLouvain distingue deux catégories : les ‘étudiant·es sportif·ves de haut niveau’ (ESHN) et les ‘sportif·ves’ (ES). La première regroupe celles et ceux reconnu·es comme appartenant à l’élite de leur sport (par le COIB, l’ADEPS ou leur fédération). Ces sportif·ves font souvent partie de l’équipe nationale et participent à des compétitions internationales. La seconde catégorie est plus large. Elle concerne des espoirs confirmés. « Les critères d’admission à cette catégorie s’inspirent de ceux utilisés par l’ADEPS mais sont moins stricts », explique Nicolas Gilson, directeur du Service des sports de l’UCLouvain. « L’université marque ainsi sa volonté de donner toutes leurs chances aux jeunes qui poursuivent un rêve sportif. » L’octroi du statut est cependant soumis à l’accord d’une commission de spécialistes qui réexamine tous les ans le cas de chaque candidat·e.

Facilités

La liste des facilités accordées aux bénéficiaires du statut est longue. Une bonne partie d’entre elles visent à permettre des aménagements de cursus : étalement de programme, déplacement de dates d’examen, absences autorisées à certaines activités, changement d’équipe lors de travaux de groupe… Dans certains cas, un accompagnement pédagogique peut être mis en place.

D’autres facilités sont en lien avec la pratique du sport : elles vont d’un accès privilégié aux infrastructures sportives de l’université à une aide psychologique en passant par un accompagnement médical, des séances de kinésithérapie, un suivi de la condition physique, des conseils nutritionnels etc.

L’UCLouvain va même jusqu’à proposer à celles et ceux qui le souhaitent de vivre dans un kot uniquement composé d’étudiant·es sportif·ves de haut niveau. « Le sport d’élite impose un rythme de vie très particulier et de nombreux sacrifices. Vivre cette réalité en groupe est souvent plus facile », commente Nicolas Gilson.

La gestion de 140 personnes pouvant bénéficier de ces avantages est un travail de tous les jours assuré par une assistante sociale à mi-temps. C’est elle qui rassemble les demandes des étudiant·es, va trouver les professeurs, négocie avec les fédérations, démine les situations délicates. Une aide précieuse pour les étudiant·es pour qui chaque minute est précieuse.

« Nous nous situons vraiment à la pointe des universités francophones sur le plan de l’accompagnement de ces jeunes sportif·ves », résume Nicolas Gilson. « Cela demande beaucoup de travail, mais nous donne aussi beaucoup de satisfaction. Eux et elles s’épanouissent dans leur sport et… réussissent leurs études : 86 % des étudiant·es sportif·ves arrivent au bout de leur cursus. » P.E.

Alice Borbath
Kin-Ball
2e master ingénieur civil
Simon Mazebo
Athlétisme
3e bac sciences humaines
et sociales
Denis Caro
Judo
3e bac ingénieur de gestion
Sophie Limauge
Hockey
3e bac ingénieur civil

 
Jean-Baptiste Nutte
Athlétisme Décathlon
3e bac kiné
Loïc Sidler
Hockey
1er master Louvain
School of Management
Marie Colot
Escalade
1er bac kiné

 
Robin Foret
Volley-Ball
2e bac kiné

 
Yann Pestiaux
Cyclisme
1er bac sciences
économiques et de gestion
Arnaud Mengal
Tri-Duathlon
2e bac éducation physique

> uclouvain.be/peps

Un accompagnement spécifique pour les étudiant·es différent·es

Les étudiant·es sportif·ves ne sont pas les seul·es à bénéficier d’un accompagnement inclusif à l’UCLouvain. Le statut PEPS (Projet pour Étudiant·es à Profils Spécifiques) s’adresse aussi à celles et ceux porteur·euses de troubles, maladie ou handicap (HTM), aux artistes et aux entrepreneur·euses. L’objectif étant à chaque fois de leur permettre de disposer des mêmes chances de réussite que les autres. Durant cette année 2019-2020, l’UCLouvain accueille 536 étudiant·es HTM, 137 sportif·ves, 9 artistes et 20 entrepreneur·euses, soit un total de 702 étudiant·es PEPS. Si le nombre des sportif·ves est plutôt stable, celui des étudiant·es HTM est en forte augmentation ces dernières années : il a été multiplié par six en huit ans.

Les études et le sport, passionnément

L’une est judokate et vise les jeux olympiques 2020 à Tokyo. L’autre est hockeyeur et a en ligne de mire ceux de 2024 à Paris. L’une termine un master en sciences de la famille à Louvain-la-Neuve. L’autre est en deuxième année de bachelier en médecine à Bruxelles Woluwe. Anne-Sophie Jura et Nelson Onana mènent avec passion leurs deux projets de vie.

Anne-Sophie Jura, 27 ans, et Nelson Onana, 19 ans, font partie des 140 étudiant·es qui bénéficient à l’UCLouvain du statut PEPS ‘sportif·ves de haut niveau’. Si leurs sports sont très différents, leurs parcours sont par bien des aspects semblables : des débuts sportifs précoces (à 5 ans pour la judokate, à 6 ans pour le hockeyeur), une famille qui les soutient, une progression rapide (Anne-Sophie est championne d’Europe à 17 ans et Nelson intègre une équipe de division d’honneur dès 16 ans), des études secondaires menées sans encombres dans des écoles ouvertes à leur projet, et, aujourd’hui, une vie très réglée, partagée entre entraînements, compétitions et études.

Esprit serein, détermination sans faille

C’est parce qu’ils ont mesuré les bénéfices du statut de sportif·ve de haut niveau que leur octroie l’université qu’ils se retrouvent aujourd’hui à l’UCLouvain. Ce statut leur permet d’aménager leurs horaires de cours et d’examens et de bénéficier d’avantages sportifs et extra-sportifs. Est-ce cela qui explique la sérénité avec laquelle ils abordent ce projet un peu fou de mener de front sport de haut niveau et études universitaires ? « Il est certain que le statut PEPS me donne une tranquillité d’esprit précieuse lors des entraînements et des compétions », reconnaît Anne-Sophie. Nelson explique, lui, qu’il n’y arriverait pas sans le statut, les stages et les compétitions internationales de hockey se déroulant très souvent durant les sessions d’examens. « Si le statut PEPS n’était pas aussi bien implanté à l’UCLouvain, j’aurais du mal à pouvoir passer autant d’examens hors session. »

Ce qui lie aussi les deux athlètes, c’est l’importance égale qu’ils accordent au sport et aux études. Pas question de sacrifier l’un pour l’autre. « Apprendre a toujours été un besoin pour moi, explique Anne-Sophie Jura. C’est une question d’équilibre. Et puis, le sport n’a qu’un temps. Il faut penser à l’avenir. » Nelson Onana est lui aussi bien décidé à aller jusqu’au bout de ses études exigeantes. « J’ai toujours eu envie de faire des études supérieures, et je veux réussir. Pour moi, et par respect pour mes professeurs qui acceptent de s’adapter à mes besoins. »

Enfin, il y a la passion. Celle qui permet tous les sacrifices. « Que ce soit dans le sport ou dans les études, lorsqu’on aime quelque chose, on a envie d’être bon », affirme celui qui devrait bientôt rejoindre les Red Lions. Anne-Sophie Jura s’est, elle, engagée dans un marathon de compétitions dans le but d’intégrer avant le mois de juin le top 25 mondial dans sa discipline, ce qui la qualifierait pour les JO : « Je veux y arriver parce qu’une fois que la chance est passée, c’est trop tard. Mais je veux aussi continuer à apprendre, à découvrir. » Le sport et les études, passionnément…

Pierre Escoyez
Chargé de communication internationale

Article paru dans le Louvain[s] de mars-avril-mai 2020