Pourra-t-on bien vieillir en Wallonie à l’horizon 2025-2045 ?

Recherche UCL -  ‘Sociétés en changement’- communiqué de presse

L’Institut d’analyse du changement dans l’histoire et les sociétés contemporaines de l’UCL (200 chercheurs) publie le 3e numéro de « Sociétés en changement » : ‘Pourra-t-on bien vieillir en Wallonie à l’horizon 2025-2045 ?’
Pour de nombreux wallons, prévoir leur vieillissement ou celui de leur proche (à l’horizon 2025-2045) représente un défi majeur. Plus globalement, le vieillissement de la population soulève de nombreuses questions qui concernent l’ensemble de notre société : comment repenser l’agencement des solidarités, publiques et familiales, et l’intervention d’acteurs multiples – publics, privés, associatifs et de proximité – pour répondre de façon satisfaisante aux besoins des populations âgées ? Comment veiller à ce que ces réponses soient à la hauteur de nos exigences d’égalité, tant entre bénéficiaires qu’entre prestataires de l’aide ? Dans quelle mesure les innovations sociales et l’économie solidaire ouvrent-elles des pistes dans cette direction ?
Afin d’identifier les futurs possibles, une équipe pluridisciplinaire de l’UCL a mené une analyse prospective des enjeux et perspectives du vieillissement en Wallonie à l’horizon 2025-2045. Trois volets de recherche ont été articulés, à savoir une analyse démographique du vieillissement en Wallonie, une analyse socioéconomique de l’état des innovations sociales wallonnes liées à la prise en charge du vieillissement, une analyse sociologique des enjeux du «bien vieillir» en Wallonie. 

Jacques Marquet, chercheur au Centre interdisciplinaire de recherche sur les familles et les sexualités de l’UCL, et Grégoire Lits, chercheur au Centre de recherches interdisciplinaires Démocratie, Institutions, Subjectivité de l’UCL, avec les chercheurs du groupe enjeux et gestion du vieillissement, et avec la collaboration de l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS) proposent une réflexion prospective sur le vieillissement en Wallonie, ancrée dans une recherche de terrain très fouillée.

Dans une perspective prospective, les chercheurs de l’UCL sont allés à la rencontre des positions de deux types d’acteurs incontournables, car au cœur du système : les jeunes seniors, aujourd’hui âgés de 45 à 60 ans, potentiellement aidants proches, futurs aidants proches et futurs aidés à l’horizon 2025-2045, et les professionnels du champ du vieillissement.
En une formule ramassée, les chercheurs de l’UCL montrent que la conception du bien vieillir des jeunes seniors (45-60 ans) renvoie à un vieillissement, intégrant certes le ralentissement du rythme de la vie, mais néanmoins actif, en bonne santé, autonome, attentif au maintien d’une qualité de vie et à l’épanouissement personnel, le tout… en restant chez soi. En résumé, lorsqu’ils conçoivent leur vieillissement, les jeunes seniors l’envisagent actif et font l’impasse sur la grande dépendance.
Pour les professionnels du vieillissement, dont la dépendance sévère est le quotidien, le défi est d’éviter que la question du vieillissement et de la qualité de vie des personnes âgées ne repose que sur les seuls acteurs de soin. Autrement dit, chacun devrait être, devenir ou rester, acteur de son propre vieillissement, en ce compris dans la période de grande dépendance.
Dans une visée prospective qui interroge un futur incertain, la recherche a permis d’identifier les outils susceptibles d’accompagner –ou freiner les transitions à venir : le cadre légal, le budget public, le soutien aux familles et aux proches, et le soutien des échanges solidaires ; les innovations sociales préoccupées des défis de demain ; et les innovations technologiques, en étant attentif à la maîtrise de leur impact sociétal.

Ce 3e numéro de ‘Sociétés en changement’ vise à renforcer la présence des sciences sociales dans les débats de société. La démarche de prospective participative de cette recherche UCL démontre ici tout l’intérêt d’un espace de dialogue entre scientifiques et parties concernées.

Infos : https://uclouvain.be/fr/instituts-recherche/iacchos/societes-en-changement-notes.html
Contact (presse) : Jacques Marquet, chercheur au Centre interdisciplinaire de recherche sur les familles et les sexualités de l’UCL: 010 47 42 58 ou GSM sur demande.

 

Publié le 04 décembre 2017