Quand les examens s’adaptent au décalage horaire

 

Le témoignage de Maxime Gillet, étudiant en 2e master en droit à l’UCLouvain

Revenu en Belgique de Montréal où il était supposé étudier jusqu'en août, Maxime Gillet nous partage son expérience sur les cours mais aussi les examens à distance, qui ont déjà eu lieu pour lui. Il explique comment ceux-ci ont été organisés pour tenir compte du décalage horaire et donne également un conseil aux étudiant·es pour gérer le stress pendant cette session inédite.

« Je suis parti à l’Université de Montreal dans le cadre du programme Business Law in a Global Context (exclusivement destiné aux étudiant·es étranger·es), pour une période de 8 mois, qui a été raccourcie à cause de la crise du coronavirus.

J'ai voulu partir au Canada car l'UCLouvain a offert une nouvelle collaboration avec l'Université de Montréal, assez unique en Belgique et qui permet aux étudiant·es de la Faculté de droit et de criminologie d'obtenir deux diplômes en deux ans. C'est quelque chose qu'on ne trouve pas dans les autres universités belges, qui était extrêmement attrayant pour moi en tant qu'étudiant et qui est aussi très attractif sur le marché du travail.

Je suis arrivé le 2 janvier et j'ai découvert ce qu'on appelle le « grand Nord »... Je n’étais pas préparé au froid qu'il y a sur place, généralement -22°C avec de la neige quasi tous les jours. Ça s'est très bien passé, c'était une super expérience, tant que ça durait.

J'avais toute une session de midterms à passer. C'est comme ça que ça marche là-bas, on a des examens à la moitié de l'année. Vers le 14-15 mars, on s'est aperçu que ça allait être complètement irresponsable de rassembler des étudiant·es dans un auditoire. Les professeur·es ont dû s'adapter et la session a été annulée. On a reçu énormément d'e-mails de l'UCLouvain et de l'Université de Montréal qui nous tenaient au courant de l'évolution de la situation. Et finalement, même si c'était encore possible de rester sur place, on a été invité·es à rentrer car la situation commençait à dégénérer et qu'on ne voudrait pas rester bloqué·es sur place. L'Université de Montréal nous a annoncé qu'il n'y aurait pas de souci et que de toute façon la fin du trimestre se passerait à distance.

Les professeur·es se sont tou·tes adapté·es, chacun·e à leur façon. Certain·es nous ont dit qu'elles·ils ne donneraient plus cours et nous donneraient uniquement des lectures, et que l'examen se baserait sur celles-ci. Certain·es nous ont envoyé des enregistrements via une plateforme similaire à Moodle, qu'on devait écouter nous-mêmes, et ensuite il y avait des sessions Zoom pour poser nos questions. D'autres ont uniquement fait des sessions Zoom avec des lectures.

La session d'examens a commencé en avril et chaque professeur·e à nouveau avait sa propre façon de nous interroger. Certain·es nous ont envoyé un examen pour lequel on avait 3h, en commençant tou·tes à une même heure choisie pour accommoder l'ensemble des étudiants internationaux. Moi j'ai passé un examen à 13h, ceux qui étaient à Montréal l'ont passé à 7h du matin et ceux qui étaient en Australie à 21h. Pour un autre cours, ils ont proposé un examen sur la plateforme de type Moodle et quand on l'ouvrait il y avait un timer de 24h qui se lançait. Et ce qui était assez pratique c'est que, peu importe l'endroit où on se situait, vu qu'on avait 48h pour ouvrir le document, tout le monde était traité de la même façon. D'autres ont carrément remplacé leur examen par un travail. J'ai fait un travail de groupe avec une étudiante de Hong Kong. On travaillait à distance, en se partageant les tâches. Moi j'allais dormir et elle travaillait dessus pendant sa journée. Quand je me réveillais, j'avais par e-mail l'avancement du travail et c'était à moi de faire ma part. Et ensuite le soir on se rappelait pour se dire où on en était.

Si je pouvais conseiller quelque chose aux étudiant·es, c'est de prendre le temps qu'ils ne vont pas passer dans les trajets pour vraiment se détendre, prendre un bon petit-déjeuner et être relax. »