C’est le leitmotiv de cet étudiant (presque) comme les autres.
À 60 ans et après une brillante carrière, Michel Dubois entend mettre son expérience au service des jeunes, et pourquoi pas via les outils pédagogiques distanciels que la crise sanitaire a mis en avant.
« De formation, je suis ingénieur civil physicien et j'ai une maîtrise en administration des affaires. Je me suis inscrit à l'UCLouvain pour l'agrégation. L'objectif c'est de faire bénéficier à des jeunes de mon expérience professionnelle au travers de l'enseignement en maths, physique et chimie.
Dans ma carrière chez Solvay, j'ai eu l'occasion de travailler sur le fameux projet « Solar Impulse », cet avion qui a fait le tour du monde sans une goutte d'énergie, et de donner une série de conférences à des adultes et de cours dans des écoles pour expliquer ce projet. On a souvent tendance à dire que les maths et les sciences sont des matières difficiles qui rebutent beaucoup de jeunes, mais j'ai trouvé que lorsque l'on a un projet porteur comme celui-là, beaucoup de jeunes sont intéressés à faire l’« extrastep » pour développer les compétences pour y arriver.
Je sais que des écoles ont énormément de difficultés à trouver des enseignant·es pour des remplacements de courte durée. Je pourrais être de ceux-là, pour des périodes de deux ou trois mois, mais pas prendre un contrat à durée indéterminée. Je suis prépensionné de chez Solvay et financièrement plus que couvert, donc le premier objectif c'est de ne pas entrer en concurrence avec les jeunes qui ont probablement beaucoup plus besoin de trouver un job que moi.
À l'UCLouvain on est très vite passé·es en mode distanciel, les outils étaient totalement disponibles et c'est allé super vite, que ce soit pour les cours ou pour les travaux de groupe qu'on doit faire. La moyenne d'âge des gens avec qui je suis en cours se situe entre 35 et 40 ans. C'est assez riche parce qu'on rencontre beaucoup de gens qui ont des expériences professionnelles très variées. Mais on a aussi l'occasion de rester en contact avec des jeunes qui sont occupés à étudier. Je pense que grâce aux échanges que nous avons, on apprend d'eux et eux apprennent probablement de nous. Je pense que ça peut faire réfléchir les universités et les hautes écoles pour trouver des moyens de donner des cours en distanciel potentiellement. Ça pourrait être un bienfait du coronavirus. Je pense que ce type d'outil-là va être franchement utile et j'espère que ça se développera dans cette voie-là. Pour l'égalité des chances de tout le monde, je pense que la remédiation pourrait se faire en distanciel. Ça peut se faire à n'importe quel moment. La remédiation pourrait être un moyen d'anticiper des redoublements, d'agir sur une difficulté plutôt que d'attendre la sanction de fin d'année. Et je pense qu'à terme c'est quelque chose qui pourrait se développer au travers des outils tels que les outils distanciels.
On vit quelque chose de difficile. Quand la situation de stress monte, et on peut la comprendre, pour des étudiant·es aujourd'hui qui se demandent comment les examens vont se passer, rester avec un esprit positif et se dire « ça ira mieux demain », ça aide beaucoup ! Mais je comprends que ça ne peut pas être la philosophie ou l'approche de tout le monde. Mais si on a ça au moins en tête je pense que ça peut drôlement aider. Think positive! »