01 février 2019
17h30
Louvain-la-Neuve
Local Lecl 93
Mme Laurie DAFFE
soutiendra publiquement sa dissertation pour l'obtention du titre de
Docteure en sciences politiques et sociales
Amphibies. Une ethnographie des modes de vie des habitants de bateaux-logements en Wallonie et à Bruxelles
Vendredi 1er février 2019
17h30
LECL 93 (salle du Conseil)
Collège Jacques Leclercq
Place Montesquieu, 1 - Louvain-la-Neuve
Résumé :
Bien que souvent envisagé comme une excentricité minoritaire et isolée, vivre sur l’eau représente aujourd’hui pour un nombre croissant de Belges une opportunité de vie convaincante, désirée et désirable. Et ce, d’autant plus à l’heure où les fronts d’eau connaissent un renouveau lié à l’émergence de loisirs, d’activités touristiques et de projets immobiliers. Sur les 470 km de voies navigables que comptent les Régions wallonne et bruxelloise, environ 400 personnes ont choisi de poser les amarres de leurs habitations flottantes. Ce sont ces « gens d’à terre » – et non les professionnels du transport fluvial (bateliers ou mariniers) – ayant délaissé leur maison terrestre pour vivre à bord de bateaux de commerce désormais affectés à des fins de résidence, qui sont au centre de cette thèse.
Cette monographie représente l’aboutissement de plusieurs années d’observation participante avec ces habitants de péniches. Dans ces pages, le phénomène est abordé sous l’angle de leurs modes de vie, dans leurs dimensions à la fois sensibles, sociales et fonctionnelles. L’auteure y décrit comment, à partir de l’actualisation des formes et pratiques liées à la péniche traditionnelle, se redéfinissent un « chez soi » et des rapports à autrui, en interaction constante avec les prises offertes par l’environnement ainsi qu’avec des temporalités spécifiques. Ce faisant, ce sont aussi des expériences, des idéaux ainsi que des imaginaires liés aux circulations dans l’espace autant que dans le temps qui sont investigués. En effet, ces bateaux ne sont peut-être pas aussi statiques qu’il n’y parait.
En définitive, plutôt que de remplacer d’anciens modes de vie considérés comme obsolètes, cette forme d’habitation non conventionnelle semble s’affirmer comme une appropriation de territoires locaux et nationaux. Phénomène hybride, il questionne mais réaffirme l’importance de pratiques connues sur la terre ferme en termes de résidence, de propriété, de transmission, de mémoire et de mobilité.
Membres du jury :
Alain Reyniers (LAAP, UCLouvain), promoteur
Anne-Marie Vuillemenot (LAAP, UCLouvain), co-promotrice
Stéphanie Brulé-Josso (Université de Bretagne Occidentale, Université Rennes 2)
Vincent Kaufmann (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne)
Nicolas Bernard (Université Saint-Louis Bruxelles)
Yves Hanin (LOCI, UCLouvain)
Olivier Servais (LAAP, UCLouvain), Président de Jury