Fastes et apparats à l'époque moderne : la fête comme outil de propagande
Nous sommes en 1633, à Rome, sur la piazza del Popolo. C'est sous les yeux tout ébaubis des habitants de la ville éternelle qu'apparaît l'ambassadeur de Pologne : Jerzy Ossolinski.
Il faut dire que le futur grand chancelier de la couronne, n'a pas lésiné sur les moyens. Le diplomate illustre, escorté de gardes suisses, apparaît au milieu d'un équipage arborant des toques garnies d'aigrettes portées sur des crânes rasés. La foule admire les fourrures et les tissus les plus précieux, comme les velours de soie de Venise.
Les chevaux, et le croirez-vous, les chameaux sont carapaçonnés d'or : tout est fait pour rendre la splendeur et les mystères de l'Orient. On a même fait venir des prisonniers des guerres de la République des Deux Nations - Pologne et Lituanie - tandis que des jeunes gens jettent des pièces de monnaies en direction des badauds.
Cette entrée fut considérée comme l'une des plus spectaculaires et fastueuses jamais vues à Rome et son exotisme marqua les mémoires et inspira les plus grands artistes.
Curiosité, surprise, émerveillement, stupeur, c'est ce que veulent provoquer les cérémonies et les solennités du XVIe au XIXe siècle.
Nous rentrons dans le monde de la com' à l'Epoque moderne.
Invités: Annick Delfosse, professeure d'histoire moderne à l'ULG où elle dirige l'Unité de recherches Transitions qui rassemble des chercheurs portant un intérêt particulier au passage entre le MA et l'époque moderne.
Commissaire, avec Rosa De Marco, de l'exposition « (É)mouvoir : fastes et apparats du XVIe au XIXe siècle », au Musée Wittert, place du 20-Août à Liège, jusqu'au 29 mai.
et Ralph Deconinck, professeur d'histoire de l'art à l'UCL, directeur du Centre d'Analyse Culturelle de la première modernité (GEMCA).