Premiers patients traités à la protonthérapie en Belgique

 

PARTICLE, 1er centre de protonthérapie en Belgique (KU Leuven/UCLouvain/UZ Leuven/Cliniques Saint-Luc), a traité ses premiers patients cet été. D’ici 2030, ce seront 300 000 patient·es dans le monde qui seront soigné·es avec cette technologie « born in UCLouvain ».

Petit retour en arrière. La protonthérapie est considérée comme l’une des formes la plus sophistiquée de radiothérapie pour irradier les tumeurs. Cette technologie utilise un faisceau de protons à haute énergie, qui détruit les cellules cancéreuses. Son atout ? Elle est ultra-précise et altère peu les tissus sains avoisinants.

Imaginée à Berkeley, la protonthérapie, sous sa forme actuelle, est née à l’UCLouvain, au milieu des années ‘70. A l’époque, les cyclotrons sont des mastodontes énergivores et chers. Yves Jongen, chercheur UCLouvain, va révolutionner cette invention : il dessine un cyclotron plus petit et moins cher à construire, avec un rendement décuplé (de 1% à 16%). Un pas de géant pour les perspectives d’utilisation des cyclotrons dans l’industrie. Tellement énorme, qu’en résulte une spin-off de l’UCLouvain : IBA. Aujourd’hui, l’entreprise IBA, est leader mondial en technologie de protonthérapie. Ce sont ces technologies « born in UCLouvain » qui équipent le centre de protonthérapie PARTICLE.

Le futur ? La recherche se poursuit, avec comme objectif de réinventer la protonthérapie dans les années à venir, notamment à l’aide de l’intelligence artificielle. Au programme, plusieurs recherches de pointe :

  • Le laboratoire de Benoît Macq, chercheur à l’Ecole Polytechnique de l’UCLouvain développe, conjointement avec IBA, Imag-X : un scanner spécialisé pour exploiter au mieux les données collectées. L’objectif ? Améliorer le positionnement des patients. Explications : les protons sont très sensibles aux changements locaux (gain ou perte de poids) dans les tissus avec lequel ils interagissent. La solution actuelle à ce problème consiste à agrandir le volume à irradier, de manière à assurer une couverture complète de la tumeur. L'inconvénient ? Trop de tissu sain finit par être irradié. La solution ? La protonthérapie adaptative en ligne.
  • Autre innovation importante : Edmond Sterpin, UCLouvain et KU Leuven, intègrent les outils de l’intelligence artificielle pour prédire à l’avance l’efficacité des traitements de protonthérapie par rapport à la radiothérapie conventionnelle, et ainsi orienter les patients vers le traitement le plus adéquat.
  • Une autre exploration très prometteuse concerne la délivrance du traitement à très haut débit de dose, la thérapie FLASH, qui permettrait, là encore, d’épargner les tissus sains pour un même effet sur la tumeur.

La présence dans le centre PARTICLE d’une ligne de faisceau de protons entièrement indépendante et exclusivement dédiée à la recherche permettra de tester des régimes différents de débit d’irradiation sur des modèles précliniques, sans interférer de quelque manière que ce soit avec le traitement des patients. Cette salle de protonthérapie 100 % dédiée à la recherche, avec son propre cyclotron, est unique en Europe !

Publié le 16 septembre 2020