L’université a célébré le pouvoir des mots et de l'image

dhc 2023

Le 16 février, l’UCLouvain a décerné le titre de docteur·e honoris causa à Adelle Blackett, Oleksandra Matviichuk et Elia Suleiman. Retour sur les moments forts d’une soirée placée sous le signe du combat, de l’émotion et… de l’humour.

Aboutissement de nombreux mois de contact étroits entre l’UCLouvain et ses invité·es honoré·es, la cérémonie de remise des doctorats honoris causa a réuni la communauté universitaire autour d’une question brûlante d’actualité : comment faire face à la violence sous ses différentes formes ? Entouré·es de leurs parrains et marraines, la professeure de droit canadienne Adelle Blackett, l’avocate ukrainienne Oleksandra Matviichuk et le réalisateur et acteur palestinien Elia Suleiman ont démontré, une fois encore, que la meilleure arme contre les injustices réside dans une parole, une image ou un discours.

Briser le cercle de la violence et de l’injustice

La violence et l’injustice s’entrainent l’une l’autre, a rappelé le recteur Vincent Blondel. Pour briser ce cercle vicieux qui met en péril la paix et la démocratie partout dans le monde, il en a ainsi appelé à la parole, à la raison et au dialogue. Un pouvoir des mots aussitôt déployé pour réexprimer la solidarité de l’UCLouvain en faveur de la demande de libération d’Olivier Vandecasteele, détenu en Iran depuis un an.  

À son tour, la présidente de l’Assemblée générale des étudiant·es a exhorté le public à ouvrir les yeux et à s’inspirer des trois docteur·es honoris causa, lanceurs d’alerte face aux inégalités : « On ne peut plus jouer le jeu de l’ignorance. Reconnaître la violence, c’est la première étape pour lutter contre celle-ci. »

« Une paix universelle et durable ne peut être fondée que sur base d’une justice sociale. »

« Esclavage contemporain », voilà les mots qu’a osé poser Adelle Blackett sur la condition des travailleurs et travailleuses domestiques. Des mots à l’origine d’avancées en matière de droits du travail, mais qui ne sonnent pas la fin des inégalités. Revenant sur l’absence de dignité au travail pour de nombreuses personnes marginalisées, la juriste a rappelé la nécessité absolue d’un mouvement transnational en faveur des droits humains.

“When we have no tools, our own opinion and personal stance always remain. »

S’il y a un choix qu’Oleksandra Matviichuk a refusé de faire, c’est celui de l’indifférence. Après la chanson « Tout mais pas l’indifférence » de Jean-Jacques Goldman interprétée par des membres de l’université, c’est la langue ukrainienne qui a résonné avec force dans l’assemblée. Alina Shkorina, étudiante ukrainienne à l’UCLouvain, a souligné l’engagement de l’avocate pour la paix et la liberté, avec la constitution de plus de 31 000 dossiers de crimes de guerre.

« The composition of an image that gives us pleasure has to have the material for sincerity. »

Enfin, salué pour le regard à la fois poétique, ironique et corrosif qu’il porte sur le monde contemporain et ses travers, Elia Suleiman a prononcé un discours à l’image de ses films, oscillant entre humour et gravité. Par une œuvre qui se veut ouverte et authentique, le cinéaste invite les spectateurs à devenir acteurs, en vue de contribuer à un monde meilleur.

Revivez la cérémonie en image et retrouvez les discours prononcés sur notre page web consacrée aux doctorats honoris causa 2023.

Des rencontres enrichissantes

Les doctorats honoris causa, ce sont aussi et surtout des moments d’échanges. Étudiant·es et membres du personnel ont eu l’occasion de rencontrer les personnalités honorées autour d’un petit-déjeuner convivial, suivi de rencontres en petit comité. Des moments privilégiés et inspirants qui ont marqué les esprits. Les conférences de Adelle Blackett et Oleksandra Matviichuk, ont tantôt sensibilisé l’ensemble des participant·es à la problématique de l’esclavage moderne, tantôt rappelé la gravité de la situation Ukraine après un an de guerre. Cette première journée de rencontres s’est achevée avec succès sur la projection du film It Must Be Heaven d’Elia Suleiman, à l’issue duquel le public a échangé ses ressentis avec le cinéaste.

 

Adelle Blackett reçue à l’OIT 

Les doctorats honoris causa se sont prolongés le vendredi 17 février par la visite d’Adelle Blackett au Bureau de l’Organisation International du Travail (OIT), où elle avait auparavant contribué à l’élaboration de normes sur le travail décent, et par une rencontre organisée au siège du Mouvement Ouvrier Chrétien (MOC). Elle a usé de sa voix pour rappeler l’importance de la justice sociale, de l’égalité et du droit au travail décent pour tous et toutes.

 

 

Publié le 27 février 2023