Communiqué de presse - Recherche UCLouvain
En bref :
Contact(s) presse : |
Wim Decock est spécialiste de l’histoire du droit à l’UCLouvain. Il vient d’être décoré de la médaille Max Planck-Humboldt, pour l’originalité de ses recherches. Son domaine d’étude ? Les liens entre droit, économie et théologie à l’époque moderne (1500-1700, soit à l’époque de la première mondialisation et de l’essor du commerce et de la finance modernes).
L’intérêt ? Cette période voit l’avènement de problèmes modernes comme la naissance du capitalisme et la concentration du pouvoir économique, l’organisation efficace de l’assistance aux pauvres, la spéculation sur des crédits toxiques, la justification et la limitation du pouvoir politique absolu, etc.
La spécificité de Wim Decock ? Il fait des liens avec des questions plus récentes, notamment la lutte ouvrière à la fin du 19e siècle, l’expérience coloniale belge, les rapports entre droit, économie et théologie dans la finance islamique, etc. Ce qui le guide, ce sont les stratégies de justification et de légitimation, à partir des grandes traditions normatives occidentales, de pratiques économiques, sociales et politiques plus ou moins nouvelles.
Pour Wim Decock ce prix constitue « un immense honneur. J’en déduis que le jury a été prêt à récompenser des recherches assez risquées. Le droit romain et le christianisme ont profondément marquées nos sociétés occidentales, notamment en ce qui concerne la pensée socio-économique. Je suis un adepte de l’intuition de Max Weber selon laquelle pour comprendre “l’âme” et “l’esprit” de la société occidentale, il convient d’étudier la littérature des cas de conscience de la première modernité. Appliqué aux questions d’économie du marché, j’en arrive pourtant à une conclusion opposée, à savoir que les juristes et théologiens catholiques ont contribué au moins autant à la justification de l’essor de l’esprit du capitalisme que leurs homologues protestants. Cela n’amuse pas tout le monde ! »
La suite ? Grâce à ce prix, Wim Decock espère secrètement pouvoir mener de nouveaux projets de recherche, encore plus audacieux, notamment en matière d’intégration de l’intelligence artificielle dans les recherches à la croisée de l’histoire du droit, de la théologie et de l’histoire de la pensée économique. « Il faut savoir que de moins en moins de citoyen·nes européen·nes ont accès à cet héritage époustouflant en raison de barrières purement linguistiques (les sources, innombrables, étant essentiellement écrites en latin). »