Communiqué de presse - Recherche UCLouvain
EN BREF :
CONTACT PRESSE : Damien Bol, collaborateur scientifique à l’UCLouvain, professeur au King’s College London : gsm sur demande, damien.bol@kcl.ac.uk |
La crise sanitaire a-t-elle remis en cause la confiance que la population accorde aux hommes et aux femmes politiques qui les gouvernent ? Non, selon une étude menée dans quinze pays européens, par Damien Bol, professeur en comportement politique au King’s College London et membre du Centre d’études en sciences politiques et politique comparée de l’UCLouvain.
« Nous avions démarré un vaste sondage dans 15 pays européens au début du mois de mars, avant que les mesures de confinement ne soient prises. Ce sondage n’avait rien à voir avec la pandémie, il portait sur les préférences des citoyen·nes par rapport aux systèmes politiques » indique Damien Bol. Ce sondage a été mené durant tout le mois de mars, 31 jours au cours desquels l’Europe et le monde ont basculé dans un tout autre mode de vie et ont vu le nombre de décès grimper en flèche. « Ce hasard nous a permis d’étudier un aspect que nous n’aurions jamais pu imaginer, celui de mesurer l’impact des dispositions drastiques prises par les gouvernements respectifs sur l’attitude politique des citoyen.nes » souligne le chercheur.
Résultat ? L’attitude varie assez fortement avant et après la mise en place de ces mesures au sein des pays étudiés. Les scientifiques ont constaté que la population plébiscite le pouvoir en place. Si des élections avaient été organisées juste après la prise de décisions liées au confinement, le parti au pouvoir (ou celui du·de la premier·e ministre) aurait gagné 5 % de votants supplémentaires. « Nous avons également constaté que les personnes sondées avaient davantage confiance en leur gouvernement après le confinement qu’avant et qu’elles étaient davantage satisfaites du mode de ‘fonctionnement’ de leur démocratie dans leur pays. Et ce, quel que soit le pays et la manière dont les mesures ont été mises en place ». En d’autres termes, les personnes sondées ont bien compris qu’il s’agissait d’un problème majeur de santé publique, nécessitant une politique drastique et que, malgré les désagréments, la privation de liberté, les retombées économiques, les personnes apprécient la politique de leur gouvernement.
Plus étonnant, malgré des politiques différentes, les réactions sont semblables dans les 15 pays sondés. « Alors que l’Angleterre ou les Pays-Bas ont tardé à prendre des mesures de confinement, la tendance est similaire : la population approuve et soutient les décisions adoptées par les divers gouvernements » confirme le chercheur UCLouvain.
Cette décision du confinement, lourde à prendre, montre également que les politicien.nes n’ont pas hésité à mettre l’accent sur l’aspect humain et sur le fait de sauver des vies avant tout… au détriment de l’économique. « La population en a probablement conclu que, en cas de crise majeure, les politiques agissent pour le bien public et non en faveur des élites économiques comme certain·es peuvent parfois le penser », conclut Damien Bol.