Des chercheurs UCLouvain à l'attaque du dégel de l'Alaska

Communiqué de presse

En bref :

  • 32°C. C’est le record historique de température relevé cet été dans le sud de l’Alaska. Avec quelles conséquences pour l’environnement et la fonte des glaces ?
  • Des chercheurs de l’UCLouvain se rendent en mission en Alaska (du 15/08 au 6/09), avec pour objectif d’analyser le dégel du sol (permafrost)
  • L’intérêt de cette mission ? Comprendre et préciser l’impact du dégel sur les quantités de gaz à effet de serre émises dans l’Arctique

Kit presse (photos, videos)1 : https://drive.google.com/drive/folders/1sdLNYo6SfqcqwnPGUrhTQcUM2GnbGGd_?usp=sharing
Contact(s) presse : contacts Skype possibles durant la mission
Sophie Opfergelt, professeure à l’Institut Earth and Life de l’UCLouvain : 010 47 36 42 ou GSM sur demande, sophie.opfergelt@uclouvain.be

Le record historique de 32°C dans le sud de l’Alaska début juillet 2019 expose le permafrost (sol gelé en permanence) à une hausse de température sans précédent. La couche de surface de ces sols dégèle de plus en plus profondément. Il a déjà été prouvé scientifiquement que cela induit la décomposition de matières organiques jusqu’ici protégées par le gel, libérant des gaz à effet de serre, et amplifiant l’impact sur le climat global.

Des chercheur·euses UCLouvain partent en mission sur le terrain, pour collecter des sols dans leur période de dégel maximal. Pourquoi ? Jusqu’à présent, le sol gelé était considéré comme « inerte ». Or, avec le dégel massif de cet été 2019, le sol libère désormais des éléments minéraux susceptibles d’influencer la matière organique du sol, et donc les émissions de gaz à effet de serre. Les facteurs contrôlant la libération de ces éléments minéraux ne sont pas connus.

Les scientifiques de l’UCLouvain vont tenter de déterminer l’impact de ces changements de sols sur le climat à l’échelle du siècle. L’objectif de leur mission ? « Comprendre ce que le dégel du permafrost libère comme éléments minéraux dans l’environnement suite à cette hausse des températures jamais mesurée en Alaska. Cette mission est une étape essentielle pour préciser l’impact du dégel sur les quantités de gaz à effet de serre émises dans l’Arctique. Ces précisions sont requises pour affiner les prédictions climatiques à l’échelle du siècle » indique Sophie Opfergelt, chercheuse UCLouvain et coordinatrice de la mission.

En pratique, les chercheur·euses de l’UCLouvain vont effectuer des carottages de sol pour comparer la partie gelée et dégelée. « Notre rôle est de prélever des échantillons de sols, de végétation et d’eaux de rivières à la fin de l’été (la saison du dégel maximal). » Chacun·e est en charge d’un aspect de la mission : Catherine Hirst analysera les rivières, Elisabeth Mauclet inspectera la végétation, et Arthur Monhonval s’attaquera aux sols. Les échantillons collectés seront ramenés en Belgique pour être analysés dans les laboratoires de l’UCLouvain.

Cette mission s’inscrit dans le projet de rechercheWeThaw,financé par le Conseil Européen de la Recherche (ERC). Cette recherche en Alaska est motivée par le fait que le permafrost occupe 85% du territoire de cette région et est particulièrement sensible étant donné une température du sol proche du point de dégel de la glace. A l’échelle de l’Arctique, les prédictions indiquent qu’un tiers du permafrost aura disparu d’ici la fin du siècle.

1. Vidéos et photos de la mission 2018 de l’UCLouvain en Alaska (chercheuses : Sophie Opfergelt, Catherine Hirst et Elisabeth Mauclet) - site de Eight Mile Lake, Alaska ; collecte de sols gelés, d’eau de rivière et de végétation.

 

Publié le 08 août 2019