L’assurance-chômage belge face à la crise du COVID 19

 

Communiqué de presse

En bref (30 secondes de lecture) :

  • Avec la crise du coronavirus, des chercheurs UCLouvain, KU Leuven et UGent interpellent les autorités sur l’attention indispensable à apporter aux incitations créées par les mesures prises en urgence (chômage temporaire, etc.)
  • Les mesures à mettre en œuvre ? Une meilleure coordination de ces mesures, une incitation au partage du travail disponible ainsi qu’une mobilité accrue vers les secteurs actuellement fortement sollicités
  • Autre recommandation ? A titre temporaire, une réduction de la durée d’emploi préalable à l’octroi des allocations de chômage complet et une pause dans la dégressivité des allocations de chômage

Etude : https://www.regards-economiques.be/index.php?option=com_reco&view=article&cid=201

Contact(s) presse :    
Bruno Van Der Linden, professeur à l’Institut de recherche en sciences économiques et sociales de l'UCLouvain : 010 47 34 33, bruno.vanderlinden@uclouvain.be
Muriel Dejemeppe, professeure à l'Institut de recherches économiques et sociales de l'UCLouvain : 010 47 41 00, GSM sur demande, muriel.dejemeppe@uclouvain.be

Face à l’irruption de la crise du COVID 19, les autorités belges ont rapidement agi pour soutenir les entreprises et les travailleurs salariés et indépendants. Il importe en effet de sauver les postes de travail et le savoir-faire par des mesures strictement temporaires. Une attention accrue aux incitations créées par les dispositions prises en urgence est à présent nécessaire.

Sans perdre de vue les nombreuses contraintes quotidiennes des uns et les autres, des chercheurs de l’UCLouvain, de la KU Leuven et de l’UGent, prônent les mesures suivantes :

  • Une coordination sans cesse plus forte des interventions menées aux divers niveaux de pouvoir en Belgique ;
  • Une réflexion accrue sur le ciblage des bénéficiaires des aides et sur la capacité à exercer un contrôle des abus ;
  • Dans le respect des règles limitant la propagation du virus, l’incitation, notamment financière à :
    • un partage du travail qui reste disponible (plutôt que l’arrêt complet de l’activité économique);
    • une mobilité des travailleurs disponibles vers des secteurs fort sollicités actuellement (mobilité qui sera aussi très probablement nécessaire lors de la sortie progressive du confinement),
  • Un encouragement des personnes dont les tâches professionnelles sont réduites à se former via des plateformes digitales et le renforcement de l’information à ce sujet.

Malgré les soutiens évoqués ci-dessus, des salariés seront licenciés dans les jours et semaines qui viennent ou l’ont déjà été. Ils ne peuvent être oubliés. De manière strictement temporaire, il est, dès lors, recommandé de réduire la durée d’emploi préalable à l’octroi des allocations de chômage complet.

Comme les perspectives de recrutement sont, pour un temps, fortement amoindries, il y a lieu de momentanément interrompre le compteur de durée qui détermine l’évolution (dégressive) dans le temps des allocations de chômage complet et la vérification des preuves de recherche d’emploi. De la Suède aux États-Unis se développent des initiatives similaires.
Les services régionaux de l’emploi conservent toute leur importance. Ils doivent notamment dans ce contexte stimuler l’usage d’outils de formations en ligne.

Ont participé à cette étude : Bart Cockx (UGent), Muriel Dejemeppe (IRES, UCLouvain), Koen Declercq (KU Leuven) et Bruno Van der Linden (IRES, UCLouvain)

Publié le 02 avril 2020