L'UCL étudie le menu des astronautes de demain

L'UCL met au point une technique de culture de pommes de terre destinée à être reproduite à bord de navettes spatiales. Le but ? Assurer l’approvisionnement des astronautes lors de longues missions dans l’espace.

Ce projet, porté par Stanley Lutts, Muriel Quinet et Denis Dochain, s’inscrit dans le cadre du programme Melissa (Micro-Ecological Life Support System Alternative) de l’Agence spatiale européenne. Celle-ci s’est entourée d’un ensemble de laboratoires européens (français, italiens et suisses) et canadiens qui étudient tous les aspects de la survie humaine à long terme en milieu extraterrestre (missions de plusieurs années sur Mars ou sur la Lune).

L’UCL, en collaboration avec l’Université de Gand et l’Institut Paul Lambin, est la seule université francophone à étudier, pour l’ESA, l’alimentation des équipages de demain. Quatre plantes sont ainsi étudiées par les chercheurs nutritionnistes : le blé dur, le blé tendre, le soja et la pomme de terre. Le but ? Faire pousser ces plantes dans l’espace dans des volumes limités et des conditions difficiles afin d’éviter le transport de tonnes de nourriture.

L’équipe de l’UCL est chargée d’étudier la culture de la pomme de terre en environnement spatial (recherches réalisées dans des chambres spécifiquement équipées où l’on a reproduit les conditions spatiales). Des expériences inédites qui posent de nombreuses contraintes :
- la nécessité d’un volume de culture réduit et l’exploitation optimale de l’énergie lumineuse fournie artificiellement
- la production d’un minimum de déchets et la nécessité de pouvoir les recycler
- l’automatisation des cultures sans intervention humaine
- l’importance de respecter l’équilibre alimentaire du futur consommateur spatial, donc de faire pousser diverses variétés d’une même plante
Cette thématique ouvre de nouvelles perspectives pour ces chercheurs, spécialisés depuis longtemps dans l’étude du comportement des plantes entières (étude de l’ensemble des paramètres de la culture d’une plante).

Ce travail se fait en collaboration avec l’Institut de mathématiques appliquées de l’UCL : pour obtenir une production maximale de plantes dans un espace réduit, il faut mettre au point un système de modélisation qui calculera l’ensemble des paramètres nécessaires à cette production. Un outil mathématique qui pourra également servir à planifier l’utilisation du moindre recoin des navettes spatiales.

Publié le 05 mars 2010