Communiqué de presse
En bref
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Un tiers des couples se trouvent en situation de détresse conjugale. Une telle détresse est fortement associée à une plus faible santé mentale (anxiété et abus de substances) et physique (augmentation du risque de maladies cardiovasculaires), à des difficultés sociales et professionnelles, une plus faible satisfaction de vie à long terme chez les deux partenaires ainsi que des difficultés de fonctionnement chez les enfants du couple. La détresse conjugale représente dès lors un véritable enjeu sociétal.
Les consultations psychologiques spécialisées de l’UCLouvain proposent des interventions axées sur une plus grande acceptation et tolérance mutuelle et sont ouvertes à tout type de détresse relationnelle, que la demande émane d’un seul patient, d’un couple ou d’un polycouple. Les raisons de consulter peuvent être multiples : difficultés communicationnelles, ambiguïté décisionnelle quant à la poursuite de la relation, insécurité d’attachement, infidélité, souhait de séparation, violence, questions éducatives, etc. Ces interventions s’avèrent efficaces, avec une augmentation de la satisfaction conjugale, une diminution de la détresse et des changements durables.
Sarah Galdiolo, chercheuse à l’Institut de recherche en sciences psychologiques de l’UCLouvain, étudie en particulier l’influence de la naissance d’un enfant sur la personnalité des parents. La transition vers la parentalité vulnérabilise certains couples, via une augmentation des tâches domestiques, une perte de liberté individuelle et conjugale, des difficultés co-parentales, une conciliation compliquée entre la carrière et la vie familiale, etc. Pour mieux comprendre et prévenir ces difficultés, l’UCLouvain a suivi des couples parentaux, de la grossesse à 6 ans postpartum (à des fins de comparaison, des couples sans enfant ont également été intégrés à l’étude) :
- Premier résultat ? Si on n’observe aucun changement de la personnalité chez la mère après la naissance d’un enfant, la chercheuse UCLouvain a détecté une diminution de l’extraversion chez le père. Après la naissance, le père a tendance à moins rechercher de relations interpersonnelles, de stimulations et d’activités (concomitant avec la diminution de testostérone). Le but ? Permettre au père de se focaliser sur sa fonction paternelle. Un effet plutôt bénéfique pour le fonctionnement familial.
- Deuxième constat : au cours de la parentalité, la mère et le père ont tendance à s’influencer mutuellement. Leurs trajectoires de développement deviennent de plus en plus similaires. Ainsi, la naissance d’un enfant amène le père et la mère à devenir de plus en plus les mêmes, à se ressembler, ce qui n’est pas observé chez les couples sans enfant.
- Enfin, la chercheuse UCLouvain a mis au jour les liens entre les discussions des couples au sujet de la parentalité et la qualité des relations familiales. Sarah Galdiolo a observé que les parents utilisent plus fréquemment le « nous » (« nos valeurs en tant que parents… »), en comparaison aux pronoms personnels plus individualisés (« je, tu, ton », « mes valeurs… tes valeurs »). Cet usage est associé à la chaleur familiale et à la qualité des échanges émotionnels familiaux.
Sarah Galdiolo étudie également les liens entre la détresse conjugale et sexuelle et la présence de biais d’interprétation (tendance à systématiquement interpréter les comportements ambigus du partenaire de manière négative). Le fait de développer des biais cognitifs vis-à-vis des comportements neutres ou ambigus du partenaire amènerait l’individu à ressentir une réelle détresse conjugale et sexuelle. A un niveau interpersonnel, le partenaire peut être surpris des réactions négatives de son conjoint (liés aux biais d’interprétation) et développer une insatisfaction conjugale. L’objectif de cette recherche est de développer des interventions en vue de diminuer les biais d’interprétation.
Contact presse : Sarah Galdiolo, chargée de recherches à l’Institut de recherche en sciences psychologiques de l’UCLouvain : GSM sur demande, sarah.galdiolo@uclouvain.be |