Traiter la dépression via la pleine conscience

Communiqué de presse

En bref

  • La pleine conscience ? Orienter son attention sur son expérience présente, avec ouverture et tolérance envers soi.
  • Il est prouvé que la pleine conscience prévient l’anxiété et la dépression. Avec un effet triplement intéressant : préventif, non-médicamenteux et économiquement justifiable pour la sécurité sociale
  • La recherche UCLouvain s’intéresse à l’efficacité de la pleine conscience, soit les ressources qui permettent de se dégager des ruminations mentales et les sensations corporelles associées aux émotions et au stress.

La population générale est de plus en plus confrontée à des problèmes de santé mentale : anxiété, burnout, dépression, etc. L’UCLouvain a développé, il y a 20 ans, un service de consultations psychologiques spécialisées (CPS) accessible à tous. L’objectif ? Faire bénéficier concrètement le grand public de l’expertise des chercheur·e·s UCLouvain en matière de santé mentale. La spécificité ? Des services en constante évolution.

Pierre Philippot, chercheur au laboratoire de psychopathologie expérimentale de l’UCLouvain, est spécialisé dans le diagnostic et le traitement des troubles des émotions. Avec son équipe, il a développé un programme de prévention de la dépression et de l’anxiété par la pleine conscience. Soit, une manière d'être en relation avec sa propre expérience (ce que nous percevons avec nos 5 sens, nos sensations corporelles, nos pensées). La pleine conscience résulte du fait d'orienter volontairement l'attention sur son expérience présente et de l'explorer avec ouverture, que nous la jugions agréable ou non, tout en développant une attitude de tolérance et de patience envers soi. Elle permet de s'engager dans des actions en lien avec ses valeurs et objectifs.

La recherche UCLouvain, pionnière en matière de pleine conscience, vise à établir les facteurs qui déterminent le plus son efficacité, et par là à améliorer le traitement pour les patients. Aujourd’hui, l’un des défis auxquels sont confrontés les chercheurs consiste à mettre au point des interventions préventives pour éviter l’apparition ou la rechute de ces troubles chez les populations à risques. Parallèlement, l’autre défi est de trouver des solutions préventives non-médicamenteuses et économiquement justifiable pour la sécurité sociale. Les interventions basées sur la pleine conscience peuvent apporter une réponse à ces deux défis. 

L’UCLouvain s’intéressent principalement à deux mécanismes d’action de la pleine conscience :

  • Les processus cognitifs : les chercheur·e·s ont suivi, sur base volontaire, des personnes consultant aux CPS. Elles ont participé à des évaluations, avant et après des programmes d’entraînement à la pleine conscience. Résultat ? La pleine conscience améliore certains processus cognitifs liés à la régulation des émotions (les processus dits « exécutifs ») et développe les ressources cognitives permettant de se dégager des ruminations mentales (pensées répétitives, négatives sur soi, le futur et le monde en général).
  • La conscience du corps : les chercheur·e·s UCLouvain démontrent que le programme de pleine conscience améliore la prise en compte et la différentiation des marqueurs somatiques des émotions et du stress (les sensations corporelles associées à ces états), ainsi que l’utilisation de ces signaux dans la régulation des émotions. 

Infos ? www.cps-emotions.be/mindfulness et www.uclep.be/publications
Contact presse : Pierre Philippot, laboratoire de psychopathologie expérimentale, institut de recherche en sciences psychologiques de l’UCLouvain : GSM sur demande, pierre.philippot@uclouvain.be

Publié le 15 février 2019