Un chercheur UCL publie l’atlas du français de nos régions

Recherche UCL – Publication grand public

Où dit-on pain au chocolat, couque ou chocolatine ?

 

 

En France, en Belgique ou encore en Suisse, on parle le français. Mais comment le parle-t-on ? Prononciation, dénominations et tournures de phrases peuvent fortement varier d’une région à l’autre. Pendant deux ans, Mathieu Avanzi, chercheur en linguistique à l’UCL, a sondé plus de 50 000 internautes francophones. L’objectif ? Cartographier leur façon de parler pour décoder les frontières du français régional.

L’aboutissement de cette recherche ?  Un atlas ‘du français de nos régions’ ludique, bourré d’anecdotes et de découvertes, qui dévoile toute la richesse de la langue française sur les différents territoires.

 Pourquoi ce travail de recherche ? Si les régionalismes du français ont fait l’objet de nombreux inventaires dès la fin du XVIIe siècle, Mathieu Avanzi, s’est rendu compte qu’il existe peu de documentation sur l’extension géographique précise de ces régionalismes. Il s’est lancé dans un important travail de recensement, notamment grâce aux réseaux sociaux, et a débuté l’aventure « français de nos régions », un blog sur lequel les internautes ont pu répondre à différentes enquêtes. De ces enquêtes où plus de 50 000 participants ont été sondés sur leur usage de la langue, Mathieu Avanzi a tiré plus de 300 cartes thématiques dont une centaine sont aujourd’hui réunies dans cet atlas, premier du genre pour la langue française.

L’auteur embarque les lecteurs dans une grande balade d’Ouest en Est et du Nord au Sud avec à la clé, des réactions du type « ha bon !? », « tiens, ça je ne savais pas », « je dis comme ça aussi ! » ou l’éternel « ha noooon pas ‘chocolatine’ ! », « bah si ‘chocolatine’ »,…bref un ouvrage qui suscite l’étonnement et le débat.

   

Des dizaines de mots et expressions régionales y sont décryptés par le linguiste comme ‘faire cru’, ‘être nareux’, ou ‘boire un schlouck’. Mathieu Avanzi interpelle directement le lecteur avec des questions telles que : « Comment appelle-t-on l’objet en plastique, en toile ou en papier que l’on distribue au supermarché ? », « La porte, vous la clenchez ou vous la barrez ? », « Entendez-vous la variation entre ‘brun’ et ‘brin’, ‘pot’ et ‘peau’ ou ‘patte’ et ‘pâte’ ? » Et puisqu’un chapitre entier est consacré aux variantes entre le français de Belgique, de Suisse et de France, chacun pourra enfin savoir pourquoi on dit majoritairement « septante et nonante » en Suisse et en Belgique… mais pas en France ! 

  

La conclusion du chercheur de l’UCL ? Les enquêtes montrent que si certains régionalismes sont en voie de disparition, d’autres ont encore de belles années devant eux. « Les régionalismes font partie de l’identité des francophones, de leur culture et leur patrimoine, et ne devraient pas faire l’objet de stigmatisation sociale », insiste Mathieu Avanzi. D’ailleurs, quand on lui demande quelle variance de prononciation est « la plus correcte », le chercheur répond : « il n’y a pas de variante qui est correcte, mais plusieurs. En tant que linguiste, je reste persuadé que ce sont les locuteurs qui définissent la norme, et non l’inverse ! »

Photo et cartes ©ArmandColin

 

 INFORMATIONS
 Le blog  francaisdenosregions.com
 La page Facebook pour suivre l’actualité des enquêtes

 L’Atlas publié aux Editions Armand Colin

 

 

Contact (PRESSE)

  • Mathieu Avanzi, chargé de recherche à l’Institut Langage & Communication de l’UCL, GSM sur demande, mathieu.avanzi@uclouvain.be

 

Publié le 08 décembre 2017