Une ferme UCLouvain innovante pour des légumes bio moins chers

Communiqué de presse

Les chercheuses et chercheurs bioingénieur·es de l’UCLouvain sortent de leur labo et enfilent leurs bottes. Leur objectif ? Imaginer et tester l’agriculture de demain, les mains dans la terre. Comment ? En transformant la ferme de Lauzelle, à Louvain-la-Neuve, en un espace de recherche de pointe dédié au maraîchage biologique diversifié à petite échelle. Une première !

Une ferme universitaire ? « L’agriculture est un enjeu majeur du 21ème siècle, explique Philippe Baret, doyen de la faculté des bioingénieurs de l’UCLouvain et référent académique du projet de ferme maraîchère. Nous devons trouver des trajectoires justes pour les agricultrices et agriculteurs et pour la société, qui réconcilieront droit à l’alimentation, équilibre économique et respect de l’environnement. » Pour y parvenir, l’UCLouvain a entamé il y a 2 ans la réhabilitation de la ferme de Lauzelle, propriété de l’université depuis 1968, pour lui redonner sa fonction de production agricole. Sur trois hectares, des légumes, fruits et petits fruits sont produits en respectant le cahier des charges de l'agriculture biologique.

L’intérêt pour les chercheuses et chercheurs de l’UCLouvain ? Avec ses serres, reconnues comme les meilleures d’Europe, et son centre de Marbaix (Corroy-le-Grand) dédié aux grandes cultures et à l’élevage, l’UCLouvain dispose désormais d’un écosystème agricole global pour ses chercheuses et chercheurs. Repiquer des plants semés aux serres, fertiliser les cultures avec le fumier des vaches, maîtriser les insectes ravageurs grâce aux poules : les passerelles sont nombreuses pour réaliser des recherches sur tous les aspects de la production agricole.

L’intérêt pour les maraîchères et maraîchers ? « Une université peut se permettre de prendre des risques, de tester, de se tromper et de recommencer, jusqu’à développer des techniques qui tiennent la route, déclare Adrien Dockx, responsable du projet de ferme maraîchère de l’UCLouvain. Nous avons semé plusieurs dizaines de variétés de laitues pour voir celles qui se développent le mieux. Si notre association oignon/carotte ne fonctionne pas, nous testerons d’autres compagnonnages de légumes. Et nous calculerons le coût de production de chaque légume ». Des informations ultra pertinentes pour les maraîcher·es qui se lancent et travaillent sur de petites surfaces, avec des moyens limités et la nécessité de réduire le risque d’échec au maximum. « La volonté est de faire évoluer l’agriculture et de faire bénéficier chacun·e des bonnes pratiques découvertes dans les champs de l’UCLouvain, ajoute Adrien Dockx. Nous pourrions même faire évoluer certaines législations sur base de nos résultats de recherche ». Pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement.

Pour allier savoirs universitaires et savoirs de terrain, l’UCLouvain mène certaines recherches en collaboration avec un réseau de maraîchères et maraîchers installé·es en Wallonie et à Bruxelles. Des tests d’association de légumes sont notamment en cours sur 11 exploitations. Quelle plus-value ? Ancrer les recherches dans la réalité du terrain, être à l’écoute des attentes et difficultés des professionnel·les. Et trouver, ensemble, des solutions.

L’intérêt pour les étudiant·es UCLouvain ? La ferme maraîchère de l’UCLouvain sert de support à de nombreux enseignements. Les étudiant·es biologistes et bioingénieur·es y font certains de leurs travaux pratiques, dans des domaines tels que l’irrigation des cultures, l'étude de la biodiversité et la cartographie numérique. Des collaborations avec la Louvain School of Management de l’UCLouvain se profilent aussi, au sujet de la commercialisation en circuit court.

L’intérêt pour le grand public ? Découvrir l’agriculture de demain, soit de nouvelles techniques, de nouveaux légumes, comprendre le fonctionnement d’une ferme de A à Z (semis, production, récolte). Et, à terme, bénéficier de conseils, visiter un espace didactique, etc.

Quant aux légumes produits par l’UCLouvain, labellisés bio dès juillet 2019, ils sont écoulés pour les activités de recherche et via la Louvain House, le restaurant du personnel de l’UCLouvain. Ce partenariat exclusif reflète l'engagement sociétal de l'UCLouvain, qui souhaite que sa production maraîchère ne concurrence pas celle des productrices et producteurs locaux.

Le projet est soutenu par le fonds Baillet Latour dans le cadre de la Chaire Agricultures nouvelles (Fondation Louvain).