©Didier Plowy
Important : La soirée de lancement de la résidence de Sammy Baloji à l'UCLouvain initalement prévue le 8 octobre au Musée L a dû être reportée au mois de février. La date exacte vous sera confirmée rapidement.
En 2024-2025, Sammy Baloji apportera son regard à l'UCLouvain en tant qu'artiste en résidence, enrichissant le dialogue culturel et académique au sein de l'université.
Sammy Baloji est un artiste belgo congolais. Sculpteur, vidéaste, peintre, photographe, il aborde le thème de la colonisation en montrant comment elle se perpétue dans nos sociétés contemporaines, notamment à travers l'impérialisme économique et l'utilisation des clichés culturels. Il a exposé entre autres à Florence, Paris, Bruxelles (Wiels et Kanal), Toronto, Sydney, Moscou, à la Biennale de Venise. Il a été pensionnaire à la Villa Médicis à Rome.
Sammy Baloji centrera sa résidence d'artiste autour des hiérarchies des savoirs et des manières de cartographier nos connaissances. Quelles sont les mécaniques et rituels qui mettent en place des connaissances et comment considère-t-on que certains savoirs sont plus pertinents que d'autres? Partant du concept de la "bibliothèque coloniale" de Mudimbe, qui désigne les savoirs produits sur l'Afrique et les Africains par les textes occidentaux, cette résidence permettra aux étudiant·es d'aborder les collections et le passé de notre institution sous d'autres angles théoriques et idéologiques. Le travail artistique de Sammy Baloji, lui-même ancré dans une démarche de recherche et de questionnement épistémologique, n'a de cesse de confronter comment cette bibliothèque coloniale a impacté non seulement les peuples et territoires congolais mais aussi la manière dont le passé colonial a été et continue d'être appréhendé en Belgique. A l'heure du digital et de l'intelligence artificielle, de la disparition ou réappropriation de savoirs ancestraux, son approche sera une force inspirante à tous niveaux pour notre communauté universitaire.
Sammy Baloji, né en 1978 à Lubumbashi, République Démocratique du Congo (RDC), et résidant entre Bruxelles et Lubumbashi, est un artiste multidisciplinaire de renommée internationale. En combinant archives, photographies, sculptures et vidéos, Baloji explore les mémoires historiques et les identités contemporaines de la RDC, tout en interrogeant les héritages et impacts durables de la colonisation belge.
Après avoir étudié l'informatique et les sciences de l'information et de la communication à l'Université de Lubumbashi, il se spécialise en art vidéo et photographie à l'Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. En 2008, il cofonde les Rencontres Picha/Biennale de Lubumbashi, un événement majeur pour l'art contemporain en Afrique. Depuis 2019, il poursuit un doctorat en art à l'université Sint Lucas d'Anvers, intitulé "Contemporary Kasala and Lukasa: towards a Reconfiguration of Identity and Geopolitics", et enseigne à la Sommerakademie de Salzburg en Autriche.
La pratique de Baloji se concentre sur le patrimoine culturel, architectural et industriel du Katanga, utilisant des archives photographiques pour juxtaposer les récits coloniaux avec les impérialismes économiques contemporains. Ses œuvres soulignent la manière dont les identités sont façonnées et transformées, dénonçant la perpétuation des systèmes coloniaux à travers les clichés culturels et les dynamiques de pouvoir actuelles. Il affirme : « Je ne suis pas intéressé par le colonialisme comme nostalgie, ou par le fait qu’il s’agisse d’une chose du passé, mais par la perpétuation de ce système. »
Sammy Baloji a reçu de nombreuses distinctions, dont le titre de Chevalier des Arts et des Lettres en France, le Prix Prince Claus aux Pays-Bas, et le Rolex Mentor and Protégé Arts Initiative. En 2019-2020, il est pensionnaire à la Villa Médicis à Rome. Ses œuvres ont été exposées dans des institutions prestigieuses telles que le Palazzo Pitti à Florence, les Beaux-Arts de Paris, le WIELS à Bruxelles, The Power Plant à Toronto, et à la Biennale de Venise. Ses œuvres font partie des collections permanentes de la Tate Modern de Londres, du Musée des beaux-arts du Canada, et du Musée national de l’histoire de l’immigration à Paris.