SOUTENANCE PUBLIQUE DE THÈSE DOCTORALE : Monsieur Juan Alejandro NAVARRETE CANO

Louvain-La-Neuve

04 juillet 2017

10h00

Auditoire DESC 85, Grand-Place, 45 à Louvain-la-Neuve.

Monsieur Juan Alejandro NAVARRETE CANO, de Valdivia (Chili), présentera sa dissertation doctorale pour l’obtention du grade de docteur en théologie et la soutiendra publiquement le mardi 4 juillet 2017 à 10h dans l’auditoire DESC 85, Grand-Place, 45 à Louvain-la-Neuve.

                                                                                                                 

Le jury est composé de MM. les professeurs

D. Jacquemin, président

B. Bourgine, promoteur

J. Famerée,                                                                                

O. Riaudel, secrétaire

R. Fornet-Betancourt (correcteur extérieur, professeur à l’Institut für Katholische Theologie der RWTH Aachen)

 Revenir de l'oubli du monde : La contribution de Jean Ladrière à la théologie de la création

Lorsque la théologie de la création omet de prendre en charge la réflexion sur le monde, elle renonce à l’une de ses tâches constitutives, qui est aussi à la source de son renouvellement et de sa transformation.

Dans le premier chapitre, nous expliquons le point de départ de notre recherche. La problématique de l’oubli du monde est précisée, l’hypothèse de travail est formulée et la proposition élaborée par la thèse est énoncée, à savoir l’ébauche d’une théologie de la création qui intègre le « monde » comme un « événement du salut ». La pensée de Jean Ladrière a été choisie parce qu’elle dispose de catégories ouvrant à un renouvellement épistémologique de la théologie de la création en Amérique Latine.

Dans le second chapitre, nous menons une analyse de la situation de la théologie de la création au cours des XIXe et XXe siècles. Une attention particulière est portée sur les efforts accomplis par Karl Barth, Karl Rahner, Pierre Gisel, Walter Kern ou Juan Noemi pour la rendre plus actuelle.

Dans le troisième chapitre, une présentation descriptive de la trajectoire du philosophe belge dégage les éléments épistémologiques susceptibles de contribuer à une nouvelle théologie de la création. Le pari de Ladrière pour une philosophie de frappe spéculative est souligné.

Dans le quatrième chapitre, une interprétation de l’œuvre de Ladrière est proposée sous l’angle d’une épistémologie de la théologie de la création. La conception de la théologie qui y est présentée allie l’ambition spéculative à une rigueur herméneutique capable de faire droit à la dimension d’historicité. Et c’est cette conception de la théologie comme science qui, selon la thèse, fait de Jean Ladrière un interlocuteur privilégié en vue d’un renouveau de la théologie de la création. En effet, par son ancrage dans l’historicité, Ladrière ouvre la voie d’une redécouverte du monde comme don de Dieu à partir de l’événement même du monde et du langage humain.

Le cinquième chapitre offre, en dialogue avec l’épistémologie de Ladrière, une ébauche des traits fondamentaux d’une théologie de la création dans le contexte latino-américain.

La thèse aboutit à des conclusions dans lesquelles sont proposées deux nouvelles perspectives de travail menant au renouvellement et à l’actualisation de la théologie de la création. La première, qui renvoie aux fondements de la philosophie interculturelle, se concentre sur la possible révision des relations entre la philosophie et la théologie selon un horizon non eurocentrique. Et la deuxième, également dans l’esprit de l’interculturalité, consiste à entreprendre un dialogue avec les cosmovisions des peuples originaires dans le contexte d’une Amérique Latine plurielle.