SOUTENANCE PUBLIQUE DE THÈSE DOCTORALE : Gregory VANDAMME

Louvain-La-Neuve

28 avril 2023

15h

Auditoire Coubertin 12, Place Coubertin à Louvain-la-Neuve.

SOUTENANCE PUBLIQUE DE THÈSE DOCTORALE

Monsieur Gregory VANDAMME présentera sa dissertation doctorale pour l’obtention du grade

de Doctorat en sciences des religions, et la soutiendra publiquement le 28 avril 2023 à 15h

dans l’auditoire Coubertin 12, Place Coubertin à Louvain-la-Neuve.

                                                                                                                                             

Le jury est composé de MM. les professeurs

Philippe Cornu, président

Cécile Bonmariage, promotrice

Denis Gril, correcteur extérieur (Professeur émérite à l’Université d’Aix-Marseille)

James W. Morris, correcteur extérieur (Professeur émérite au Boston College)

Mathieu Terrier, correcteur extérieur (Chargé de recherches au CNRS, Paris)

 Ḥayra : la perplexité chez Ibn ʿArabī

            Épistémologie, métaphysique, herméneutique coranique

La recherche présentée ici démontre l’importance fondamentale de la notion de ḥayra, ou « perplexité », dans la pensée d’Ibn ʿArabī (m. 638/1240).

La première partie de l’étude passe en revue l’utilisation du terme ḥayra et de ses dérivés dans la tradition soufie qui précède Ibn ʿArabī, afin de définir la notion dont celui-ci hérite. La deuxième partie montre quant à elle comment cette notion acquiert chez le Shaykh al-akbar une consistance doctrinale propre, qui s’étend aux domaines les plus importants de sa pensée, à commencer par l’épistémologie, la métaphysique, la théologie, et l’herméneutique coranique.

La notion de ḥayra permet de montrer comment la perspective d’Ibn ʿArabī fonctionne comme une « science-non-science », qui place la courte vue de l’intellect au centre de la démarche de connaissance. Les principes de cette épistémologie paradoxale permettent à leur tour de comprendre comment le Shaykh al-akbar articule les différents éléments de son système métaphysique, qui s’élabore à travers ce que l’on peut qualifier d’ontologie corrélative, selon laquelle les réalités existantes se distinguent au sein d’une trame de relations tissées dans l’être unique. La ḥayra permet enfin de situer l’herméneutique coranique d’Ibn ʿArabī dans le prolongement de son épistémologie et de son ontologie, en ce qu’elle envisage le Coran comme un texte performatif plutôt que descriptif, dont la nature et la finalité se situent précisément dans sa capacité à susciter la ḥayra.

La pensée d’Ibn ʿArabī apparaît ainsi fondée sur un système non-apparent, qui ne se dessine que par une reconstruction a posteriori, que la ḥayra permet ici de faire émerger. La ḥayra ne constitue pas une explication de la pensée d’Ibn ʿArabī mais bien une manière de la lire, une perspective par laquelle se révèle la cohérence de l’ensemble de ses doctrines.