Invités : Laurent Béghin, romaniste, enseignant et chercheur en littérature comparée à l'Université Saint-Louis Bruxelles/UCLouvain et Hubert Roland, maître de recherches du FNRS, enseignant et chercheur en littérature allemande et comparée à l'UCLouvain.
Ils ont dirigé, avec Svetlana Cecovic, l'ouvrage Réception, transferts, images - Phénomènes de circulation littéraire entre la Belgique, La France et la Russie ; éd. PUL
Résumé :
Nous sommes le 22 mars 1912, au Théâtre du Parc, à Bruxelles.
On y donne, juste après la première à Paris, l'adaptation, en cinq actes, par Jacques Copeau et Jean Croué, des Frères Karamazov de Dostoïevski.
Peu d'occidentaux, en ce début de vingtième siècle, ont lu le roman dans son intégralité et sa forme théâtrale ne semble pas être une bonne initiation :
Elle suscite, en réalité, une vive réaction dans la presse quotidienne belge.
Le Journal de Bruxelles décrit les personnages comme des types « paillards, ivrognes, brutaux, violents, féroces, fourbes, voleurs, assassins et tartuffes » et conclut que la famille Karamazov est « un joli échantillon de la race slave ».
Dans sa reprise, treize ans plus tard, on parlera du « tableau d'une famille de déséquilibrés et de malades. »
Et pourtant, ils furent nombreux les échanges entre la Russie, la France et la Belgique, entre 1870 et 1940.
Echanges culturels à caractère, bien souvent, politique.
De quelles manières la littérature, le théâtre, la philosophie ont voyagé entre les peuples ?
C'est ce que nous allons observer...