15 octobre 2019
14h - 16h
Louvain-la-Neuve
Salle Ladrière
Achille Mbembe
Si Boualem Sansal exhortait en 2012 à décoloniser l'Histoire, plus récemment Carol Azumah Dennis à décoloniser l’éducation, et Maldonado-Torres à décoloniser la philosophie, le terme décoloniser semble aujourd'hui questionner les arts, la littérature, les musées ou même les institutions universitaires. Artistes et chercheurs pointent du doigt comment de nouvelles formes de colonialisme et d’extraction se sont substituées au colonialisme de la modernité. Lors de ce premier atelier, nous tenterons de faire dialoguer les différentes définitions et approches véhiculées au travers du terme “décolonisation”. Nous commencerons par un bref aperçu des problèmes du "Nouveau musée (dé)colonial" de Tervuren et des espaces publics encore peu décolonisés. Nous discuterons ensuite de plusieurs courtes contributions de l'ouvrage Décolonisons les arts qui interrogent les milieux culturels en France sur l'infinitésimale présence d'artistes issus des populations minorées dans les milieux artistiques. Enfin, nous débattrons d'une contribution autour de décoloniser l’université (production des savoirs, des programmes, de l’institution). Comment la littérature et les arts de la scène peuvent-ils aider à décoloniser nos imaginaires et dé-penser les discours occidentaux souvent hiérarchisants? Nous tenterons de décrypter au travers de ces 3 temps de réflexion comment le terme ‘décolonisations’ est également un lieu de contestation faite d’une multiplicité de perspectives.
Bibliographie
- Cukierman, Leila, Dambury, Gerty & Vergès, Françoise, Décolonisons les arts. Arche éditeur, 2018.
- Gurminder K. Bhambra, Dalia Gebrial and Kerem Nisancioglu, Decolonizing the University. Pluto Press, 2018.
- Dossier “Tervuren 2019: Nouveau musée (dé)colonial” Ensemble! Pour la solidarité, contre l’exclusion 99 (Mai 2019).
- Mbembe, Achille Joseph. “Decolonizing the university: New directions” Arts & Humanities in Higher Education (2016), Vol. 15(1) 29–45.