25 février 2019
Louvain-la-Neuve
Salle du Conseil FIAL
Fils de l’écrivain wallon Eugène Gillain, Joseph Gillain (1914-1980) fut un artiste complet, dessinateur, dinandier, graveur, peintre, scénariste, sculpteur, etc. Son apport majeur au neuvième art lui vaudra le titre de second père fondateur de la bande dessinée francophone, après Hergé. Jusqu’ici, ses bandes dessinées ont suscité, parmi les amateurs éclairés ou les universitaires, beaucoup moins de recherches que celles du père de Tintin. Toutefois, la situation évolue favorablement, ces dernières années. Rien qu’en 2018-2019, Roland Francart rééditait son étude sur La BD chrétienne (Karthala), le Groupe ACME coordonnait l’ouvrage Les métamorphoses de Spirou (Presses universitaires de Liège), tandis que Philippe Delisle et Benoît Glaude publiaient la monographie Jijé, l’autre père de la BD belge ? (PLG), trois ouvrages accordant une attention soutenue au Jijé d’avant Jerry Spring (1954).
Le moment est venu de proposer un panorama des recherches récentes, issues de tous les horizons, menées aussi bien par des universitaires que par des chercheurs indépendants, à l’occasion de ce qui sera, vraisemblablement, la première journée d’étude sur Jijé à l’université.
- Luc Courtois (Université catholique de Louvain)
- Philippe Delisle (Université Lyon 3)
- Benoît Glaude (FNRS/Université catholique de Louvain)
- Fabrice Preyat (Université libre de Bruxelles)
- Jean-Louis Tilleuil (Université catholique de Louvain/Université de Lille)
- Alain Boillat (Université de Lausanne)
- Laurent Demoulin (Université de Liège)
- Roland Francart (Centre Religieux d’Information et d’Analyse de la Bande Dessinée)
- Laurence Grove (University of Glasgow)
- Pascal Lefèvre (LUCA School of Arts)
- Olivier Odaert (Université catholique de Louvain)
- Guy Zelis (Université catholique de Louvain)
9h00 : Accueil
SESSION 1 : FORMATION D’UN MAÎTRE
9h30 : Philippe Delisle (Université Lyon 3) et Benoît Glaude (FNRS/UCLouvain)
Les filiations de Jijé.
Répondant : Fabrice Preyat (ULB).
10h15 : Philippe Gillain et Philippe Capart (La Crypte Tonique)
La formation graphique de Jijé.
Répondant : Jean-Louis Tilleuil (UCLouvain/ Université de Lille).
11h00 : Pause café
SESSION 2 : PREMIÈRES ARMES CHEZ DUPUIS
11h15 : Bertrand et Christelle Pissavy-Yvernault (Éditions Dupuis)
Jijé et les éditions Dupuis.
Répondant : Laurent Demoulin (ULiège).
12h : Frédéric Paques (Université de Liège/ESA Saint-Luc Bruxelles et Liège)
Quand Jijé dessinait Spirou.
Répondant : Olivier Odaert (UCLouvain).
12h45 Déjeuner
SESSION 3 : NOUVEAU DÉPART DES ANNÉES 1950
14h00 : Jessica Kohn (Paris 3 Sorbonne Nouvelle)
Jijé, un cas d’école ?
Répondant : Björn-Olav Dozo (ULiège).
14h45 : Erwin Dejasse (FNRS/ULB)
Genèse du style de Jerry Spring
Répondant : Benoît Crucifix (FNRS/ UCLouvain/ULiège).
15h30 Pause café
SESSION 4 : AUX ORIGINES DE LA BANDE DESSINÉE CHRÉTIENNE
16h00 : Luc Courtois (UCLouvain)
Jijé dans la bande dessinée chrétienne.
Répondant : Roland Francart (CRIABD).
16h45 : Laurent Déom (Université de Lille)
Jijé et les mouvements de jeunesse.
Répondant : Guy Zelis (UCLouvain).
18h00 : Cérémonie de réception de la donation qu’Yves Félix a faite aux Archives du monde catholique (ARCA).
19h00 : Drink.
20h00 : Dîner pour les intervenants de la Journée Jijé.
Fils de l’écrivain wallon Eugène Gillain, Joseph Gillain (1914-1980) fut un artiste complet, dessinateur, dinandier, graveur, peintre, scénariste, sculpteur, etc. Son apport majeur au neuvième art lui vaudra le titre de second père fondateur de la bande dessinée francophone, après Hergé. Jusqu’ici, ses bandes dessinées ont suscité, parmi les amateurs éclairés ou les universitaires, beaucoup moins de recherches que celles du père de Tintin. Toutefois, la situation évolue favorablement, ces dernières années. Rien qu’en 2018-2019, Roland Francart rééditait son étude sur La BD chrétienne (Karthala), le Groupe ACME coordonnait l’ouvrage Les métamorphoses de Spirou (Presses universitaires de Liège), tandis que Philippe Delisle et Benoît Glaude publiaient la monographie Jijé, l’autre père de la BD belge ? (PLG), trois ouvrages accordant une attention soutenue au Jijé d’avant Jerry Spring (1954). Le moment est venu de proposer un panorama des recherches récentes, issues de tous les horizons, menées aussi bien par des universitaires que par des chercheurs indépendants, à l’occasion de ce qui sera, vraisemblablement, la première journée d’étude sur Jijé à l’université.
Même si nous trouvons des travaux précurseurs dès les années 1970, nous assistons en ce début de XXIe siècle à la naissance d’un intérêt fécond et international pour une œuvre désormais accessible en réédition. Depuis 2010, les éditions Dupuis ont mené un important travail de réédition de l’œuvre de Jijé, enrichi d’un apparat critique de qualité, qui prend la suite des Tout Jijé édités par Thierry Martens (18 vol., 1991-2010). Toujours en 2010, la recherche sur Jijé fut redynamisée par la parution d’un ouvrage collectif, à l’occasion d’une exposition tenue à la Seigneurie d’Anhaive : Jijé… un artiste wallon au service de la bande dessinée. Cet ouvrage apporte nombre d’éléments originaux, en proposant des analyses approfondies sur un Jijé moins connu : illustrateur, graveur, peintre ou sculpteur. L’auteur de bande dessinée – particulièrement celui d’avant le milieu des années 1950 – mérite encore une journée d’étude. La carrière de l’artiste connut un tournant entre le lancement de sa principale série de western, dans un nouveau style graphique très influent, Jerry Spring (1954), et la publication de sa dernière grande biographie en bande dessinée : Charles de Foucauld (1959). La postérité de Jijé s’est focalisée sur la série de western qu’il entreprit à l’âge de quarante ans, occultant ses autres BD réalistes et humoristiques. Cependant, depuis les années 1930, il avait été un auteur prolifique, pratiquant avec le même bonheur le dessin réaliste (Don Bosco) et le dessin humoristique (Spirou).
Cette journée d’étude propose de dresser un panorama de la recherche récente sur la première moitié de cette carrière en bande dessinée, où Jijé expérimenta la bande dessinée chrétienne, la voie humoristique, ou encore la BD d’aventure. Il s’agit d’explorer les pans les moins connus d’un corpus jusqu’ici relativement délaissés par la recherche, selon ces axes (ou tout autre qui serait envisageable) :
(a) La formation graphique de Jijé, depuis l’École des Métiers d’Art de Maredsous, et l’évolution de ce style dans ses bandes dessinées avant Jerry Spring.
(b) L’importance de Jijé en tant que père fondateur de la bande dessinée chrétienne francophone, depuis l’énorme succès de sa biographie de Don Bosco.
(c) Les débuts de Jijé aux éditions Dupuis, notamment les circonstances de sa reprise de la série titulaire du journal à côté de ses autres bandes dessinées dans Spirou.