Regards croisés sur les migrations à l'UCLouvain

COMMUNIQUÉ DE PRESSE 

L’année « Louvainternational », couplée à la saison culturelle ‘Habiter le monde’, se dessinent autour de plusieurs axes forts dont la transition, l’ouverture ou encore la coopération. Enjeu sociétal, la question des migrations fait l’objet de deux initiatives phares en matière d’enseignement à l’UCLouvain, (outre le programme Access2University) : un MOOC, qui démarre ce 2 octobre, et la résidence d'artiste de Bénédicte Liénard, avec une 1ère journée d’étude sur la « crise » migratoire ce 11 octobre. La culture s’empare doublement de cette thématique puisque l’exposition BienvenUE accoste au Musée L dès le 12 octobre.

Saviez-vous que 3% des êtres humains sont des migrants, et que ce chiffre est quasiment une constante depuis plusieurs décennies ? Avez-vous une idée de la complexité et de la diversité des trajectoires qui se cachent derrière le mot « migration » ? Saviez-vous que la plupart des migrants rêvent, non pas de tout quitter, mais bien de circuler ? Comprendre les causes des migrations et leur impact sur les sociétés d’accueil, c’est l’objectif du MOOC Migrations : regards croisés lancé par l’UCLouvain ce 2 octobre 2018.  Ce cours en ligne disponible sur la plateforme edX croise les regards des anthropologues, démographes, économistes, psychologues, sociologues et juristes de l’UCLouvain sur les migrations.

Intitulée : « Crise » migratoire? Tentative d’altérité par le geste cinématographique, la résidence d’artiste de Bénédicte Liénard invitera les étudiants de la mineure en culture et création de l’UCLouvain à placer la figure du migrant au centre des dispositifs artistiques. Artiste pluridisciplinaire utilisant l’image comme premier médium, Bénédicte Liénard les accompagnera dans leur découverte des questions que posent les migrations. Parallèlement à l’exercice de réflexion, les étudiants seront initiés à différents types de dispositifs artistiques basés sur l’image comme l’installation vidéo, le film expérimental, le documentaire ou la performance scénique.

Au programme également ; des rencontres, puisqu’un groupe de demandeurs d’asile a été invité à participer au projet. La proposition de l’artiste : inventer une plateforme de mise en commun des expériences et des récits.

Le projet de Bénédicte Liénard fera aussi l’objet de projections – conférences, avec une première journée d’étude ce 11 octobre, au Cinéscope de Louvain-la-Neuve. L’occasion de projeter plusieurs films réalisés par l’artiste et d’échanger avec elle, les acteurs ou encore des chercheurs UCLouvain et spécialistes des questions liées aux migrations, d’un point de vue anthropologique, juridique ou cinématographique. Une seconde journée d’étude autour de la Syrie prendra place le 26 octobre, toujours au Cinéscope.  

Multipliant les points de vue, l’artiste accompagnera les étudiants tout au long de l’année pour créer des liens par accumulation, contre-point, complémentarité, en incluant une dimension poétique. Alors que certains s’appuieront davantage sur des textes ou des témoignages, d’autres travailleront à partir d’images et de sons. Le résultat de cette expérience ? Une « production » qui s’envisage davantage comme la trace d’une tentative d’altérité que comme un « produit fini ».

« L’Europe doit-elle devenir une forteresse ou un lieu de rencontres et de dialogues ? »  

BienvenUE accoste au Musée L !  L’ensemble d’artistes de toutes nationalités qui compose cette exposition, débarque chez nous et témoigne : ils parlent d’errances, de blessures ou d’espoirs au sein du drame humain en cours dans le détroit de Gibraltar. L’exposition, avec sa programmation de tables rondes et visites, est un lieu de débats et de rencontres avec l’autre. Elle crée ainsi des liens entre les disciplines artistiques et d’autres domaines, objets de recherche et d’enseignement à l’UCLouvain.

Quelque 47 artistes s’emparent de cet enjeu sociétal. Qu’elles soient écrites, dessinées, peintes, sculptées, assemblées, photographiées, filmées, chantées…, les œuvres présentes dans l’exposition interpellent le visiteur comme citoyen européen et habitant du monde.

L’artiste belge Charley Case, dont l’univers, est empreint d’humanité et de sensibilité aux questions sociétales, expose dans un premier espace, aux côtés de Sin É Angulo. Une impressionnante installation intitulée Barco Iris présente une barque renversée telle une arche en ciel, qui accueille des chaussures en suspension mêlées à des débris récoltés dans un cimetière de pateras, ces bateaux que les migrants utilisent pour traverser le détroit de Gibraltar.

La Station d’Art Transfrontalier, le Muzoo, un musée dans le musée, rassemble, dans un second espace, les témoignages poétiques des artistes, faits d’objets rencontrés en chemin de migration. Depuis dix ans, pour l’équinoxe d’automne, des artistes européens et africains se retrouvent au cromlech de M’Zora (Nord du Maroc) pour se rencontrer et créer ensemble. De ces échanges est né un musée nomade où les œuvres qui y naissent parlent de la ligne migratoire sud-nord.