60 millions d’années sans sexe

et une résistance à toute épreuve…      
 

Voilà ce qui caractérise certains rotifères, de petits animaux largement méconnus qui vivent sous toutes les latitudes, pense-t-on. Ces minuscules animaux de quelques millimètres, qui ne ressemblent à aucun de ceux qui nous sont familiers, vivent dans des recoins humides comme des mousses.

L’étrange particularité des rotifères appelés bdelloïdes? Il n’en existe que des femelles. Elles se reproduisent donc sans l’aide de mâles, de manière asexuée. Ce qui intrigue les biologistes est comment ces animaux se sont maintenus et ont évolué sur la seule base de la multiplication de femelles.

Il faut savoir en effet que la reproduction sexuée, prenant assise sur la rencontre de deux gamètes qui apportent chacun un lot de chromosomes et donc un lot de gènes, contribue à la variation génétique. On sait aujourd’hui que cette variation est cruciale pour l’adaptation des populations aux fluctuations de l’environnement et pour la survie des espèces. Ce qui explique peut-être que les rotifères bdelloïdes se maintiennent depuis si longtemps sans sexualité est l’extraordinaire résistance de leurs chromosomes aux attaques physiques, comme les radiations ou la dessiccation, par exemple, et leur capacité inégalée de réparer les chromosomes endommagés.

Un extraordinaire pouvoir de remettre ensemble les morceaux et peut-être, par là, de provoquer de la diversité génétique, sans passer par l’association combinatoire de chromosomes au cours de la fécondation. Cette relation entre asexualité et capacité à réparer le génome, voilà ce qu’étudient des équipes de chercheurs de l’UCL et de l’UNamur.

By Diego Fontaneto - Wikimedia Commons

 

Pour en savoir plus en vidéo : Wiki commons movies

 

 

 

Lire l'article "Chasse aux rotifères en Arctique" par Céline Husson

 

Bernard Hallet, chercheur en génétique des microorganismes à l’UCL, s’intéresse aux rotifères
et c’est en... Arctique qu’il va les chasser! > Lire l'article du Daily Science 23/12/2016

> Découvrez le récit de son expédition dans le troisième numéro de DSMag!, disponible sous forme d’application smartphone et tablette en cliquant sur ce lien

Lire aussi l'article paru dans le mag interne de l'UCL YOUcl Mag (décembre 2016)

 

Publié le 11 janvier 2017