Philippe Hambye

C’est l’opportunité de montrer que parfois ce que l’on croit être utopique peut effectivement devenir réalité. A travers notre projet (projection du documentaire « les jours heureux »), nous voulons réfléchir au rôle que jouent les utopies, principalement au niveau politique. La politique n’est-elle pas de considérer que rien n’est impossible ? Pour ma part, je défends l’idée selon laquelle la plupart des projets politiques que l’on dit « impossibles » sont ceux que l’on a décidé de ne pas mener.

Pour une institution telle que l’UCL, dédiée à la recherche, penser l’utopie c’est accepter de sortir du cadre dominant et interroger les évidences. L’université est un lieu qui doit pouvoir faire des propositions et penser des choses que l’on n’osait pas envisager, même si peut-être cela ne mènera pas à un résultat concret.

C’est en cela que les universitaires sont proches des artistes : ils doivent pouvoir penser sans devoir être certains que leur projet soit contraint par une obligation de résultat. Tout en ne perdant évidemment jamais de vue que leurs projets doivent in fine être au service de la collectivité.

Poursuivre la quête vers la démocratie réelle, cette idée de souveraineté du peuple, qui reste un concept récent à l’échelle de l’histoire de l’humanité. Le principe d’égalité qui la sous-tend, tel que développé au 18e siècle par les lumières, est une utopie au sens positif. Nous pourrions le réhabiliter, non comme une réalité à atteindre demain, mais comme une idée régulatrice, qui nous fixe un horizon et nous donne une direction.

Nos étudiants sont au seuil de ce moment où ils contribueront eux-mêmes à façonner la société dans laquelle ils vivent. Il est crucial qu'ils se demandent comment ils veulent jouer ce rôle. Penser les utopies est un excellent moyen pour leur permettre d'ouvrir le champ des réponses possibles à ce question.

► Projet:

Documentaire « Les jours heureux »