La lutte climatique, un combat au féminin à l'UCLouvain

A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes; le Festival Go Future, porté par l'UCLouvain et l'asbl Eau et climat propose le film "Soeurs de combat" de Henri de Gerlache. Un hymne à l’engagement écoféministe qui fait dialoguer des militantes d’aujourd’hui avec une de leurs aînées, Julia “Butterfly” Hill.

A l'UCLouvain aussi les jeunes filles sont majoritaires dans les mouvements activistes écologiques. Rencontre avec Valentine Hendrix, porte parole du mouvement "Youth For Climate" qui participera au débat suivant la projection du 8 mars.

Comment et à quelle époque est né ton engagement écologique?

Valentine : A la fin du secondaire, j'ai commencé à ressentir une certaine éco-anxiété. Je me suis engagée dans la "green team" de mon école mais plus je m'informais, plus je me sentais anxieuse. J'ai donc commencé à suivre le mouvement des grêves scolaires et j'ai rencontré Adélaïde Charlier qui m'a beaucoup fascinée... C'est amusant car elle est aujourd'hui devenue une grande amie! Mais à l'époque, j'étais très impressionnée par la façon dont elle et Anuna De Wever transportaient les foules et exhortaient les jeunes à la manifestation. Ensuite j'ai eu l'occasion de partir pendant un an en sabatique. J'ai voyagé entre autres en Amérique latine et ai rencontré beaucoup de gens qui entretenaient un tout autre rapport que nous à leur environnement. Je suis revenue avec le besoin de m'engager, l'urgence de faire quelque chose.

Quel est le quotidien d'un·e activiste?

V : Il est très intense! Nous organisons des campagnes de communication ( actuellement sur la gestion des fonds marins), les grandes grêves nationales, nous rencontrons nos homologues à travers le monde, nous nous déplaçons énormément pour prendre la parole dans toute une série de manifestations. Ceci explique que beaucoup d'activistes soient en burn out car la charge mentale est énorme. Les "personnalités " connues de l'engagement militant comme Anuna ou Adélaïde sont sursollicitées. C'est une activité très prenante, tant sur le plan physique que psychologique, et parfois difficile à concilier avec les études et le rythme académique.

Quel est ton cursus? Tes études te nourissent-elles dans ton engagement militant?

V: Je suis le Bachelier en sciences philosophiques, politiques et économiques. Mes études m'offrent des outils pour comprendre le monde et sa complexité... Mes notions de politique m'aident concrètement dans mes démarches auprès des cabinets, mes cours d'économie m'aident à maîtriser des concepts à la base assez éloignés de mes préoccupations mais essentiels pour agir, et les cours de philosophie me permettent d'entamer une réflexion profonde sur la société. Je ne sais pas encore quelle sera ma profession plus tard mais je suis certaine qu'elle sera tournée vers l'engagement.

Est-ce une vocation?

V : C'est plutôt une responsabilité... J'ai rencontré depuis que je m'engage de nombreuses personnes qui n'ont pas, comme nous, le droit de s'exprimer. Dans certains pays, certain.es risquent leur vie si ils ou elles élèvent la voix... Nous avons la reponsabilité de lutter pour eux et elles... en effet, les femmes, statistiquement plus précarisées, seront les premières victimes des inégalités qui résulteront du changement climatique (déplacement de population, accès aux ressources...)

L'engagement des jeunes est-il toujours aussi actif? Comment expliques-tu que ce soit souvent des jeunes filles qui s'illustrent dans ce combat?

V : Oui! nous accueillons énormément de nouvelles recrues dans Youth For climate. C'est d'ailleurs très important pour organiser un roulement et une répartition des tâches afin de ne pas s'épuiser. Et, oui, il y a un peu plus de filles qui s'engagent... même si les garçons sont très présents aussi! Peut-être parce que les jeunes filles d'aujourd'hui, comme celles des précédentes générations, ont l'habitude de la lutte... D'ailleurs, c'est la convergence des luttes qui donnera des résultats... les luttes sociales, féministes, climatiques... tout est lié!

Retrouvez Valentine et d'autres étudiant·es de l'UCLouvain engagé·es lors de la soirée de clotûre du Festival Go Future, le mercredi 8 mars au Cinéscope de Louvain-la-Neuve.

Au programme:

  • 19h30 : La projection du film Soeurs de combat
  • 21h : Débat-rencontre entre le réalisateur Henri De Gerlache, les étudiante·s de l'UCLouvain engagé·es et Emeline De Bouver, sociologue UCLouvain.
  • 21h30 : Drink de clôture

Le festival Go Future est un partenariat entre l'UCLouvain et l'asbl Eau et Climat. Cette soirée est organisée en partenariat avec Le festival Maintenant et la Maison du Développement Durable.

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Publié le 17 février 2023