Zoom sur l'enveloppe 2 du Fonds de développement pédagogique : Développements collectifs de pratiques sur un thème pédagogique prioritaire
Sous l'impulsion du Fond de développement pédagogique de l'UCL, trois communautés d'apprentissage et de recherche ont été mises en place sur des thématiques clés liées à l'évaluation des acquis :
1) l'évaluation de la dynamique de groupe
De nombreux enseignements recourent aujourd'hui aux travaux de groupes pour développer les acquis d'apprentissage d'un programme. Le travail collaboratif repose sur la mise en œuvre d’une pédagogie active, de nature socioconstructiviste, dans laquelle les étudiants contribuent non seulement à leur propre apprentissage (ils construisent les connaissances plutôt qu’ils ne les reçoivent), mais aussi à l’apprentissage de leurs pairs, grâce aux discussions sur la tâche à accomplir (conflit socio-cognitif étayant les apprentissages en jeu). En plus de soutenir le développement de savoirs disciplinaires, l’apprentissage collaboratif favorise le développement d’habilités transversales fort recherchées dans les milieux professionnels (capacité à travailler en groupe, à s'exprimer avec logique et clarté, à assumer des responsabilités, à exercer une pensée critique, notamment).
Si cette modalité d’apprentissage est de plus en plus plébiscitée dans les enseignements universitaires, sa mise en place pose toutefois une série de problèmes pratiques. Comment, par exemple, tenir compte, au moment de l'évaluation d’un travail de groupe, des passagers clandestins, ces étudiants qui se reposent sur le travail de leurs pairs ? Comment aussi, en début de cours, favoriser la collaboration attendue de la part des étudiants, cette collaboration étant indispensable au développement des apprentissages visés ?
Ces questions, parmi d’autres, sont débattues depuis mai 2015 par une quinzaine d'acteurs, enseignants, conseillers et chercheurs, au sein d'une communauté dédiée à la dynamique de groupe et à l'accompagnement des groupes d'apprentissages. Après avoir échangé sur leurs pratiques, ces acteurs finalisent aujourd’hui des recueils de données auprès des étudiants pour évaluer l’efficacité pédagogique des accompagnements mis en place. La prochaine étape de leur travail portera sur la communication de leurs travaux auprès de la communauté universitaire.
2) l'évaluation par portfolio
Issu du domaine artistique, le terme « portfolio » désigne à l’origine une collection des plus belles pièces visant à démontrer le talent de l’auteur. Dans les années 80, le concept s’implante dans le domaine éducatif pour désigner un « porte-documents » dans lequel l’étudiant dépose et organise progressivement les traces de son apprentissage. Le portfolio devient alors un instrument de support à une démarche réflexive visant à accompagner et à certifier le développement de compétences.
Depuis mai 2015, six membres de notre communauté universitaire se sont engagés dans un travail de partage de leurs pratiques du portfolio en vue de les enrichir, de les documenter et de les diffuser. A partir des portfolios (et e-portfolios) utilisés par ces enseignants et en confrontation avec les recherches dans ce domaine, l’objectif est de dégager les divers usages du portfolio et de cibler dans quels contextes et à quelles conditions le portfolio peut être un outil d’évaluation performant.
3) l'accompagnement/évaluation du mémoire
Depuis février 2016, un nouveau FDP2 a débuté sur le thème de l’encadrement et l’évaluation du mémoire. Le mémoire occupe une grande place dans le cursus universitaire à l’UCL (de 15 crédits pour les masters 60 à 30 crédits pour les masters 120). Son importance dans la formation universitaire (étant donné notamment les compétences qui y sont développées : autonomie, esprit critique, etc.) est soulignée par de nombreux enseignants. Mais l’encadrement et l’évaluation du mémoire n’est pas chose aisée et soulève beaucoup de questions, parfois différentes d’une faculté à l’autre : comment encadrer au mieux chaque étudiant afin de lui permettre de développer les compétences visées, tout en tenant compte des contraintes existantes (e.g., un grand nombre d’étudiants par promoteur, l’organisation des séjours Erasmus, etc.) ? Comment s’assurer de l’équité entre étudiants, tant dans l’encadrement reçu que dans l’évaluation du mémoire ? Quelles solutions peuvent être apportées à la problématique du dépôt différé du mémoire ?
Ces sont sur ces questions, entre autres, que se penche donc depuis mars 2016 une communauté de pratiques qui réunit des promoteurs, des responsables de programmes, des doyens et vice-doyens, issus de nombreuses facultés de l’UCL.
Animées par trois chercheuses, ces communautés mobilisent une trentaine d'enseignants dans un processus d'élaboration de pratiques partagées et documentées.
Découvrez ici la manière dont elles fonctionnent :