01 octobre 2020
20h00
Tickets gratuits pour les étudiant·es et membres du personnel UCLouvain sur réservation (places limitées)
Louvain-la-Neuve
Aula Magna
Quand la danse nous envoie dans les étoiles
Vera Rubin, astrophysicienne et astronome américaine est à l'origine de la détection de la matière noire au sein des galaxies dans les années 70. Celle-ci constitue environ 30% du contenu en matière et énergie de notre Univers et sa nature n'est pas encore expliquée aujourd'hui. Malgré cette découverte déterminante, Véra Rubin n'a jamais été légitimée.
Ce spectacle lui rend hommage. Sur scène, un comédien et une danseuse font émerger par leurs mots, leurs gestes, leur jeu d'acteur, un univers mouvant et dynamique. Le duo fonctionne à la perfection et réussit à rendre accessible et très compréhensible des concepts tels que la matière noire, tout en entretenant un va et vient entre ces concepts et les éléments biographique de Vera.
Un travail pluridisciplinaire qui mêle arts et sciences, danse et cosmologie, et rend accessible à tous la vie d’une grande cosmologiste et ses découvertes scientifiques.
À l'issue du spectacle, l'association PhiloCité - partenaire de la Compagnie Hallet Eghayan pour la création de VERA - vous propose une animation bord de scène d'environ 30 minutes. Ce sera l'occasion de poursuivre un dialogue entre le public et l'équipe artistique autour de l'un ou l'autre enjeu mis en scène dans le spectacle. En présence de Charlotte Philippe (danseuse), Gabriel Perez (comédien), Michel Hallet Eghayan (metteur en scène) et Sandrine Schlögel (conseillère scientifique, PhiloCité).
Dans le sillage des universités populaires, PhiloCité entend promouvoir la pensée et le débat critiques. Depuis une dizaine d’années, l’association travaille ainsi à diffuser dans l’espace public les outils philosophiques susceptibles de donner prise sur le monde, en proposant à des publics variés (enfants, adolescents, adultes) des ateliers de pratique philosophique.
Le regard de Tania Van Hemelryk, conseillère du recteur pour la politique de genre
Dans un article qu’il consacrait en mars 2020 à Vera Rubin (car un observatoire public américain portera prochainement son nom au Chili), le journal Le Temps évoquait une anecdote, aux allures anodines, qui rappelle l’amplitude du combat mené par les femmes pour légitimement prendre place dans un monde exclusivement masculin :
« Halte, télescope pour hommes. Dans les années 1960, l’Observatoire Palomar en Californie était une institution réservée aux mâles. Les rares femmes qui utilisaient des télescopes retenaient leurs créneaux horaires en utilisant le nom de leur mari. Première femme à y être officiellement invitée à cette époque, l’astronome américaine Vera Rubin trouve rapidement porte close : celle des toilettes, également réservées aux hommes. Qu’à cela ne tienne : avec trois bouts de bande adhésive, elle forme une jupe sur le pictogramme «Homme», qui devient «Femme», et le tour est joué. Rapportée par l’un de ses collègues à un journaliste du site Astronomy[1], l’anecdote rappelle que (…) pour se faire une place dans le monde des sciences, Vera Rubin et toutes les femmes ont dû surmonter bien des obstacles. »[2]
Nombreuses sont les initiatives actuelles pour sortir de l’ombre ces héroïnes des sciences et de l’histoire. On citera, entre autres, Pénélope Bagieu et ses albums Culottées mettant en lumière des « femmes contemporaines qui ont inventé leur destin », ou encore la neuroscientifique et designer Amanda Phingbodhipakkiya qui, dans son projet Beyond Curie[3], met 40 femmes scientifiques à l’honneur, dont Vera Rubin.
Dans le cadre de sa politique de genre, l’UCLouvain s’engage depuis de nombreuses années à assurer une meilleure représentation des femmes dans tous les formations qu’elle organise et particulièrement dans le domaine des sciences et technologies, notamment par le biais de campagnes de sensibilisation adressées aux futures étudiantes.
Au-delà de l’accès aux formations, la place des « role models » féminins, tel que celui de Vera Rubin, est capitale dans la sensibilisation auprès des filles et femmes de leur légitimité et place dans notre société, à tous les niveaux et pour toutes les fonctions. Cette préoccupation d’une meilleure représentation et intégration des femmes (du milieu culturel aux organes décisionnels, entre autres) constitue d’ailleurs l’axe 4 du Plan Droits des femmes 2020-2024 de la FWB.
On n’oubliera cependant pas que les avancées féministes sont aussi (et surtout…) le résultat de combats solidaires et déterminés de femmes anonymes… !