November 16, 2018
14:30 - 15:30
Louvain-la-Neuve
ISBA - C115 (Seminar Room Bernoulli)
Applied statistics workshop
Valérie Jooste, CHU Dijon-Bourgogne et Université Bourgogne-Franche-Comté, France
"Droit à l’oubli : la définition et l’estimation du délai de guérison après un cancer permettent d’améliorer l’accès à l’emprunt"
Abstract:
Trois millions de personnes vivent en France avec une histoire personnelle de cancer et connaissent des difficultés d’accès à l’emprunt et à l’assurance. Le droit à l’oubli a été instauré par le dispositif AERAS (Accès à l’Emprunt avec un Risque Aggravé de Santé) fixant à 10 ans le délai entre la fin des traitements et l’accès à l’emprunt sans surtaxe. Afin d’améliorer cette situation, nous avons utilisé la notion de la guérison « statistique », définie comme l’absence de mortalité due au cancer. Notre objectif était d’estimer, pour tous les cancers solides et hématologiques, le délai entre le diagnostic et la guérison statistique ainsi que la proportion de patients guéris, en fonction de la localisation, de l’âge au diagnostic et du sexe.
A partir de la base de données commune du Réseau Français des Registres de Cancer FRANCIM et d’un modèle flexible de survie nette, nous avons estimé la pertinence de l’hypothèse de guérison (disparition du risque en excès). Lorsque celle-ci était acceptable nous avons modélisé la survie avec un modèle flexible de guérison, qui partitionne les patients en ‘guéris’ et ‘non guéris’. Le délai de guérison était une post estimation de ce modèle de guérison : nous avons estimé la probabilité d’appartenir au groupe des ‘guéris’ à chaque instant par le rapport entre la proportion de guéris et la survie relative et avons défini le délai de guérison comme étant le délai à partir duquel cette probabilité atteignait 0,95.
Pour certaines localisations, comme les cancers du testicule ou de la thyroïde, le délai de guérison était atteint très rapidement après le diagnostic (< 3 ans). Dans la plupart des cas, il l’était avant 12 ans.
Bien que reposant sur l’appréciation graphique de l’hypothèse de guérison et sur la détermination du seuil acceptable pour la probabilité de guérison, les résultats de cette étude ont apporté des éléments important à la Commission de suivi et de proposition du dispositif AERAS.