Communiqué de presse - Docteur·es honoris causa UCLouvain
En bref (20 secondes de lecture) :
Interviews – 4/02/2020 – 9h à 11h (Aula magna LLN) Infos : https://uclouvain.be/fr/decouvrir/events/docteurs-honoris-causa-2020-partager-les-savoirs.html |
Le 4 février 2020, l’UCLouvain remettra le titre de docteur·es honoris causa à Angélique Kidjo, artiste et femme engagée, notamment pour l’accès à l’enseignement ; à Nuccio Ordine, professeur de littérature à l'Université de Calabre et spécialiste de l’histoire de la pensée ; ainsi qu’à François Taddei, chercheur interdisciplinaire en faveur d’approches éducatives innovantes.
Les mots-clés ? Innovation, interdisciplinarité et inclusion. Avec en sus, la notion de plaisir : plaisir d'apprendre et plaisir d'enseigner.
En honorant leurs parcours et leurs actions, l’UCLouvain veut encourager ses étudiant·es à devenir citoyens et citoyennes du futur. L’université a pour ambition de réinventer les manières d’apprendre et de promouvoir l’accès à l’éducation pour toutes et tous. « La notion de partage est inhérente à la mission des universités : l’UCLouvain développe constamment les savoirs, via la recherche, et partage ensuite ces savoirs, par le biais de ses 500 (1) formations » explique Vincent Blondel, recteur de l’UCLouvain.
Le partage des savoirs, oui, mais comment ? L’idéal, poursuivi par l’UCLouvain, ce sont des formations innovantes alternant une partie transmissive avec une partie plus collaborative et dynamique. Soit un enseignement repensé avec de courtes capsules sur la matière, que les étudiant·es regardent quand ils et elles veulent. Et une intensification des interactions avec leurs professeur·es pour débattre, comprendre, s’approprier le savoir et leur formation. L’autre clé du futur ? L’interdisciplinarité. Les bacs intégrant des matières très diversifiées, interdisciplinaires, ont pour objectif d’ouvrir les esprits, de sonder tous les possibles. Ensuite, les masters permettent de s’engager dans la direction que l’on souhaite explorer.
Nuccio Ordine – Apprendre par plaisir
Professeur à l’Université de Calabre, Nuccio Ordine est philosophe et en guerre contre l’utilité, notion maîtresse du 21e siècle. Son crédo ? L’utilité de l’inutilité. Soit faire ou apprendre, juste pour le plaisir. Sans objectif derrière : « c’est le plaisir qui nous permet de devenir meilleurs ». Une phrase, toute simple, qui fait le lien avec l’une des valeurs fondatrices de l’UCLouvain, en 1425 : ‘devenir meilleur pour soi-même et pour les autres’.
« Pendant des siècles, le but de l’enseignement était de former des citoyens cultivés et libres. » Aujourd’hui ? La société forme des professionnels adaptés au marché de l’emploi. Le risque, pour Nuccio Ordine ? Une perte des compétences profondes et du sens de l’éthique. Son conseil ? « Il faut suivre ses passions ! »
Angélique Kidjo - Promouvoir l’accès à l’éducation pour toutes et tous
Engagée. C’est l’adjectif qui convient le mieux à la chanteuse et compositrice béninoise Angélique Kidjo. Exilée à Paris en 1993 après avoir fui le climat politique instable de son pays, devenue une artiste mondialement reconnue, elle ne cesse de mettre sa notoriété au service d'une cause qui l'anime : l’éducation des femmes africaines.
En 2002, Angélique Kidjo devient ambassadrice de bonne volonté de l’UNICEF et y milite pour favoriser l'éducation des jeunes filles et femmes d'Afrique. En 2006, elle crée la fondation Batonga en faveur de l'accès à l'enseignement secondaire et supérieur des filles d'Afrique. « Si on veut transformer l’économie et la politique sur mon continent, il faut des femmes qui comprennent la complexité du monde. »
François Taddei - Réinventer les manières d’apprendre
Après un parcours d'ingénieur, François Taddei réoriente ses recherches vers la biologie cellulaire. Intéressé par l’interdisciplinarité et la pédagogie active, il co-fonde, à l'Université de Paris, le centre de recherches interdisciplinaires basé sur des approches éducatives innovantes. Selon lui, pour mieux appréhender les enjeux qui défient nos sociétés, il faut dépasser le cloisonnement et la hiérarchie des disciplines, et se doter d’outils performants pour éviter tout aveuglement cognitif. Il soutient l’idée de la création d’un ‘GPS des connaissances’, qui permettrait de trouver les meilleurs chemins pour mieux apprendre, chacun·e selon ses propres besoins de formation. A l’aide d’outils strictement numériques ? Non, François Taddei est convaincu que les interactions sont essentielles, et font la valeur ajoutée des campus universitaires, lieux privilégiés pour mobiliser l’intelligence collective.
(1) 241 programmes d’études et 234 programmes de formation continue.