Les phénomènes de communication médiatisée sont étroitement liés aux développements des supports de communication. Il est nécessaire d'envisager, face à chaque innovation socio-technique et médiatique (par exemple: le Web, les messageries instantanées, les communications mobiles, etc.), la manière dont le support de diffusion configure les échanges, ainsi que la manière dont les individus se les approprient, les intègrent à des pratiques antérieures ou développent des usages spécifiques, notamment de nouveaux rapports au savoir ou à l'information. Le développement des systèmes socio-techniques de communication ne peut être envisagé indépendamment des pratiques de leurs utilisateurs.
Par conséquent, les recherches de cet axe s'intéressent, simultanément ou alternativement, à la logique « technique » des concepteurs, en prenant en compte les contraintes sémio-techniques des nouveaux médias et la manière dont elles influent sur le processus de communication, et/ou à la logique des usages, envisageant la manière dont les individus développent leur propre expérience et pratique médiatique.
Les recherches menées actuellement étudiant les médias émergents sous l'angle des effets du dispositif de diffusion s'interrogent sur les conséquences communicationnelles des possibilités offertes d'individualisation des médias de masse (notamment dans le cadre du Web 2.0), en cherchant à comprendre comment les caractéristiques de ces médias reconfigurent les normes et pratiques journalistiques ou entraînent une structuration nouvelle des organisations à travers la construction de communautés virtuelles. De ce fait, bien que se centrant sur la dimension de la conception, ces travaux posent la question, en bout de chaîne, de la réception des contenus ainsi configurés.
Les recherches menées sur la logique des usages interrogent, elles, la manière dont les utilisateurs construisent des connaissances au départ des contenus véhiculés par ces médias émergents. Ces travaux prennent également en compte la dimension de la conception en cherchant à voir, notamment à travers l'approche sémio-cognitive, comment les caractéristiques sémiotiques des dispositifs médiatiques utilisés contribuent à la construction de ces connaissances. Une analyse des usages sociaux et des pratiques de réception permet aussi de prendre en compte la manière dont les usagers construisent leur rapport aux autres et au monde via la langue, les textes, les récits médiatiques qu’ils consomment et s’approprient. Il s’agit par là d’étudier les modalités et les variations des pratiques effectives de réception et de lecture dites ordinaires.