Les dimensions discursives des interactions en situation de communication constituent un objet d'étude privilégié pour les recherches menées au sein du Centre. Celles-ci prennent en compte les aspects audio-scripto-visuels de ces discours, et en les considérant toujours dans leur inscription dans des pratiques et des usages sociaux. Ces recherches envisagent les différentes formes d’articulation et d’interaction entre le langagier d’une part, et le social, le cognitif, ou le technologique d’autre part.
Ainsi en va-t-il de l’analyse des discours sociaux, qui activent et régulent les rapports sociaux à différents niveaux (dans les rapports interindividuels comme au niveau plus macro du fonctionnement social dans son ensemble). Dans ce cadre, la circulation de ces discours écrits, oraux, électroniques, est analysées selon le cadre énonciatif, les hétérogénéités discursives, les genres discursifs, les formations discursives et langagières et les manifestations de la mémoire. L’étude de ces objets trans-sémiotiques (feuilleton télévisé, bande dessinée, chanson, objets publicitaires...) caractérisés par l’interaction de différents systèmes sémiotiques requiert une approche interdisciplinaire propre aux sciences de la communication. Il en va de même pour étudier la construction de connaissances au sein de dispositifs éducatifs recourant à de multiples registres sémiotiques (dans le cadre d’interactions en classe ou d’usages de productions médiatiques à vocation éducative). Dans le domaine des organisations, les discours sociaux se rattachent souvent à la problématique de la culture organisationnelle, qu'elle soit vécue au niveau des échanges entre les acteurs sociaux impliqués dans la vie de l'organisation, proposée par le projet managérial institutionnel, ou en lien avec les différents niveaux de culture présents dans la société (macro, méso, ou micro).
Au-delà de ces analyses des discours sociaux, une attention soutenue est aussi portée aux questions de représentations (sémiotiques, sociales, culturelles, mentales). Le concept de représentation désigne un processus problématique, qui est marqué historiquement et culturellement. C’est pourquoi l’analyse de toute société humaine passe notamment par l’étude des théories de la représentation qu’elles construisent et qui les régissent. Tel que défini ici, le concept de représentation désigne davantage la mise en représentations, c’est-à-dire l’action de représenter (située du côté de l’énonciation) que le résultat de cette action. Cette action est produite par une énonciation ; elle suppose le recours à un ou plusieurs système(s) de signes ; elle engage souvent des dispositifs institutionnels (médias, système scolaire, musées…), et elle requiert toujours une activité d’interprétation. L’analyse des discours permet également le décodage de l’information et la mise au jour de représentations sous-jacentes aux discours véhiculés et naturalisés dans une société et à une époque données.