Pourquoi des minorités nationales demandent de l’auto-gouvernance et pourquoi les États la confèrent? Une analyse comparée de l’octroi d’autonomie en Europe occidentale

CESPOL

Promoteurs : Jérémy Dodeigne, Min Reuchamps
Chercheur : Christoph Niessen
Financement : Bourse FRESH

La plupart des États européens ont une population nationale hétérogène et sont confrontés au défi de trouver un niveau de protection approprié pour leurs minorités nationales historiques. En pratique, les dispositifs institutionnels et politiques sont très variés. Quand on se focalise sur l’auto-gouvernance, la littérature distingue trois scénarios généraux: les minorités nationales réclament et reçoivent de l’auto-gouvernance, ils en réclament mais ne la reçoivent pas, et les minorités nationales ne réclament même pas d’auto-gouvernance. La plupart des études se sont jusqu’à présent concentrées sur le premier scénario ; peu se penchent sur les deux autres et celles qui le font sont pour la plupart des études de cas individuels. Pour mieux comprendre pourquoi la diversité nationale est gérée de manière aussi différente – même dans l’Europe occidentale où les États défendent des standards démocratiques communs transposés dans plusieurs conventions – une étude comparative et systématique de cas est nécessaire. Ce projet vise à étudier pourquoi des minorités nationales ont demandé de l’auto-gouvernance (et pourquoi pas) et pourquoi ils ont réussi dans leur mobilisation (et pourquoi pas). Le design de recherches est basé sur la combinaison de deux séquences d’analyse : une étude qualitative comparée (‘Qualitative Comparative Analysis’ – QCA) vise à étudier sous quelles conditions générales des minorités nationales (51 au total) ont demandé et obtenu de l’auto-gouvernance, une étude qualitative approfondie d’un cas spécifique pour chacun des trois scénarios vise à comprendre quels processus socio-historiques et quelles motivations des acteurs sont à l’origine des demandes des minorités et des droits conférés (ou leur absence) par leur État.