Un Institut qui fête ses 20 ans de Sciences de la Vie

 

 

Ce 18 avril, l’Institut des Sciences de la Vie fête son 20e anniversaire. À cette occasion, et dans le cadre des docteur honoris causa du Secteur Sciences et Technologie de l’UCL 2018, deux biologistes de renom seront mis à l’honneur ce jour-là : Emmanuelle Charpentier et Malcom Bennett.

La première, chercheuse au Max Planck Institute de Berlin a découvert un mécanisme de défense immunitaire extrêmement puissant chez les bactéries dans les années 2000.  Il permet à ces dernières de lutter contre l’attaque de virus en détruisant leur matériel génétique. Emmanuelle Charpentier a également élucidé comment reprogrammer ce mécanisme pour s’attaquer à n’importe quelle autre molécule d’ADN, permettant ainsi d’éditer le génome de n’importe quel organisme !  Emmanuelle Charpentier est régulièrement citée pour une nomination aux prochains prix Nobel.

Malcom Bennett quant à lui est un pionnier dans la caractérisation de la face cachée des plantes, à savoir le système racinaire. Il a développé de nombreux outils génétiques, moléculaires, cellulaires mais aussi phénotypiques pour caractériser les signaux, les gènes et les mécanismes qui contrôlent la croissance et le développement racinaire. Persuadé de la nécessité de l’interdisciplinarité pour permettre des avancées importantes de la connaissance, il a créé en 2007 le Centre for Plant Integrative Biology (CPIB) dont il est le directeur. Il a rassemblé autour de projets fédérateurs des biologistes, des mathématiciens, des informaticiens et des ingénieurs de l’Université de Nottingham. Une avancée majeure de ce travail interdisciplinaire a été le développement d’une technique non invasive de visualisation du développement racinaire dans le sol : la tomographie aux rayons X.

Découvrez le programme complet des DHC du secteur des Sciences et Technologie de ce 18 avril.

En lien avec les activités scientifiques de l’Institut des Sciences de la vie, les travaux de ces chercheurs reconnus sont inspirants pour la communauté scientifique de l’UCL. Emmanuelle Charpentier et Malcolm Bennett visiteront le jeudi 19 avril les laboratoires de l’Institut et rencontreront les jeunes chercheurs.

Lancé en 1998 sous l’impulsion d’André Goffeau, un pionnier de la recherche en génomique, l’Institut des Sciences de la Vie vise à découvrir, comprendre et appliquer les mécanismes biologiques à l’échelle moléculaire et cellulaire. Au cours de ces 20 dernières années, les chercheurs de l’ISV ont découvert de nouveaux mécanismes cellulaires et moléculaires des processus physiologiques et pathologiques chez les plantes, les animaux et les microorganismes. Comme par exemple de nouvelles routes d’infection utilisées par les bactéries et virus ou encore des mécanismes d’échanges génétiques impliqués dans la résistance aux antibiotiques.

Les scientifiques de l’ISV utilisent des équipements de pointe pour analyser et comprendre les nouvelles structures et mécanismes identifiés. Parmi ces équipements, on compte le Microscope à force atomique qui permet l’étude des interactions moléculaires à l’échelle nanométrique. Les chercheurs sont ainsi capable d’observer notamment comment les bactéries et virus entrent dans les cellules pour infecter les organismes vivants. La spectrométrie de mass et le microscope confocal sont également précieux pour élucider les mécanismes cellulaires et biochimiques impliqués dans les fonctions des cellules. Enfin l’ISV offre un environnement de travail idéal également pour la recherche sur la régulation des flux d’eau et la capacité des plantes à tolérer la sécheresse grâce à ses phytotrons (pièces où tous les paramètres environnementaux sont sous contrôle) et ses serres exceptionnelles gérées par ordinateur.

À chaque découverte, les chercheurs de l’ISV évaluent les possibles bénéfices que celle-ci pourrait apporter à notre société. Notamment en ce qui concerne la production de nouveaux vaccins à partir de cellules végétales plutôt qu’animales, la fabrication de produits alimentaires sains basées sur des fruits locaux à haute valeur nutritionnelle et aux propriétés bioactives, ou encore l’amélioration de la biodiversité végétale pour la production de nourriture. L’industrie pharmaceutique et alimentaire ainsi que des Universités d’Asie et d’Amérique du sud prennent activement part à ces projets.

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Publié le 04 avril 2018