Des liens forts avec la RDC

Le 14 mars dernier, une centaine d’Alumni se sont réunis à Kinshasa pour la première soirée de retrouvailles de 2024 de l’International Alumni Chapter, à l’occasion de la mission institutionnelle conjointe UCLouvain-KU Leuven organisée pour célébrer les 70 ans de la naissance de Lovanium. 

La délégation UCLouvain, menée par la professeure Alexia Autenne, Administratrice générale, a pu assister avec une centaine de convives, à deux conférences données par nos Alumni. 

Tout d’abord, le docteur Jean-Jacques Muyembe, Alumni de la KU Leuven, éminent spécialiste notamment reconnu pour ses actions concernant le virus Ebola, est revenu sur son parcours inspirant et riche d’apprentissages et de rencontres. Gregoire Ngalamulume, Alumni de l’UCLouvain, a ensuite abordé la délicate question des enjeux de l’entrepreneuriat rural et agricole en République démocratique du Congo, et les pistes de solutions pour développer ce secteur dans un esprit de durabilité. 

Durant cette soirée de retrouvailles, les deux responsables de l’International Alumni Chapter de Kinshasa, la professeure Dédé Aliango Marachto et Eric Kalala, ont pu compter sur la présence de S.E Madame Roxane de Bilderling, Ambassadrice de Belgique en RDC, et de Monsieur David Thonon, Délégué général Wallonie-Bruxelles, tous deux également Alumni de notre université. 

Des liens historiques 

Cette soirée de retrouvailles s’inscrivait dans le cadre la mission institutionnelle conjointe de l’UCLouvain et de la KU Leuven en RDC, qui a eu lieu du 12 au 15 mars 2024. En 1954, l’Université de Louvain fondait Lovanium, la première université de ce qui était alors le Congo belge. Il s’agissait d’un campus mixte composé de professeurs de Louvain et d’étudiants congolais et européens. Au fil des années, Lovanium s’est transformée en deux universités indépendantes, l’Université de Kinshasa (UNIKIN) et l’Université Catholique du Congo (UCC). Parallèlement, l’Université de Louvain se scindait en deux universités indépendantes, la KU Leuven et l’UCLouvain. Des liens étroits sont restés entre les quatre universités qui se sont retrouvées mi-mars à Kinshasa pour célébrer les 70 ans de la naissance de Lovanium. 

À l’occasion de ce 70e anniversaire, les partenaires congolais et belges entendent raffermir leurs liens et lancent conjointement 70 nouvelles bourses pour renforcer le partenariat entre les quatre institutions en matière de recherche et d’éducation. Elles permettront une mobilité accrue des chercheuses et des chercheurs au sein des quatre institutions partenaires. 

L’UCLouvain ouvrira aussi prochainement un bureau à Kinshasa, en partenariat avec Louvain Coopération, afin de faciliter le réseautage entre les communautés académiques en RDC et en Belgique. Les liens académiques de l’UCLouvain 

en RDC vont au-delà de Kinshasa, avec de nombreuses collaborations dans différentes régions, notamment à Bukavu. Chaque année, l’UCLouvain accueille plus de 500 étudiantes et étudiants de nationalité congolaise et a créé deux Chapters Alumni en RDC (Kinshasa et Lubumbashi). 

Cet événement fut également l’occasion d’en savoir plus sur le parcours de S.E. Madame Roxane de Bilderling, Alumni UCLouvain et ambassadrice de Belgique en RDC depuis août 2023. 

" La mise en réseau est essentielle et je ne peux qu'encourager ce type d'initiative "

Première ambassadrice de Belgique en poste en République démocratique du Congo (RDC) et diplômée de l’UCLouvain en 1997, S.E. Madame Roxane de Bilderling nous raconte son parcours à l’UCLouvain, ce qui l’a amené à une carrière diplomatique, ainsi que ses défis en République démocratique du Congo.

Pourriez-vous parler de votre parcours ? 

J’ai fait un master en interprétation et ensuite un diplôme complémentaire en études européennes. J’ai d’abord travaillé comme interprète indépendante et puis je suis entrée dans la carrière diplomatique par voie de concours en 2000. Mon parcours de diplomate m’a emmené au Kenya, en Afrique du Sud, une première fois à Kinshasa, puis au Japon, pour ensuite rejoindre à nouveau Kinshasa comme ambassadrice depuis août 2023. 

Qu'est-ce qui vous a amené à cette carrière diplomatique ? 

C’est un domaine qui m’intéressait puisque j’ai fait une année en études européennes et une spécialisation en relations internationales durant mon master. Quand j’ai découvert l’avis de concours, j’avais vraiment l’impression que c’était un domaine qui reflétait bien mes centres d’intérêt. Avec mon mari nous avions toujours eu l’envie de nous expatrier, la proposition nous est apparue comme une évidence. 

Ressentez-vous une fierté d'être la première femme ambassadrice de Belgique en RDC ?

Oui, je ressens une certaine fierté. Je crois que c’est ça le plus important, pouvoir réaliser un travail dans lequel on se sent bien et qui nous permette de nous épanouir. Le fait d’être la première femme à cette position, c’est un peu symbolique. C’est d’ailleurs ce qui m’est arrivé dans mes trois dernières fonctions (rires). Il y a aussi énormément de défis. Notre ambassade à Kinshasa est une des plus grandes ambassades latérales, avec une grande équipe dans tous les domaines (consulaire, coopération au développement, section politique, militaire, etc.) et dans un pays qui reste assez compliqué. 

Depuis 2020, le service Alumni a lancé des International Alumni Chapters un peu partout dans le monde, que pensez-vous de cette initiative ? 

C’est une belle initiative, pas seulement pour le Congo. On a besoin de réseaux, d’avoir des connexions, de connaître des personnes dans différents secteurs d’activité. Plus que jamais, je crois que la mise en réseau est essentielle et je ne peux qu’encourager ce type d’initiative. La rencontre ce de 14 mars cadre aussi avec la célébration des 70 ans de Lovanium. Dans ce contexte historique et symbolique, avoir en parallèle une rencontre des Alumni est une très belle occasion de relancer cette initiative que vous redynamisez et de montrer à quel point les liens historiques entre la Belgique et la RDC sont importants. 

En 2025 notre université soufflera ses 600 bougies, qu’est-ce que cela vous inspire ?

Par mon travail, je suis fréquemment en lien avec l’UCLouvain, comme avec d’autres universités belges. Je crois fermement en la valeur ajoutée de notre coopération académique avec de nombreux pays dans le monde. La Belgique est un petit pays mais très ouvert sur le monde, dont l’économie dépend énormément de ces échanges. Je crois qu’avec une université à la fois historique et aussi moderne, nous avons une force. À travers nos universités, nous pouvons attirer des talents et projeter une image positive dans le monde. Nous avons ce qu’on appelle un soft power. Dans mes différents postes, j’ai rencontré des professionnels qui ont connu un parcours universitaire en Belgique et qui en gardent un très bon souvenir. 

Avez-vous une anecdote de votre passage à l’université ?

J’ai une anecdote un peu amusante. Lors de mes études, on pratiquait gratuitement l’art de l’interprétation au Festival du Film Fantastique de Bruxelles, ce qui nous donnait l’occasion d’interviewer des stars du cinéma. Comme je faisais l’anglais et l’espagnol, j’ai été désignée pour interviewer Victoria Abril, alors qu’elle parle parfaitement le français. 

J’étais très fière d’être assise à côté d’elle mais elle n’a pas eu besoin de mes services car elle a fait toute son interview dans un français impeccable (rires). 

Publié le 17 avril 2024