L'innovation en maraîchage récompensée

Soutenu par le Fonds Baillet Latour dans le cadre de la Chaire Agricultures nouvelles, le projet de la Ferme de Lauzelle a été initié en 2017 par la Faculté des bioingénieurs de l’UCLouvain. Ce projet est consacré à la recherche scientifique de terrain sur le maraîchage bio. La Ferme de Lauzelle fonctionne comme une véritable ferme où travaillent un maraîcher mais aussi des chercheurs et des étudiants bioingénieurs.

La Chaire en Agricultures Nouvelles a développé un ambitieux projet scientifique autour des fermes universitaires de l’UCLouvain et principalement à la ferme de Lauzelle à Louvain-la-Neuve en y développant une exploitation maraîchère durable expérimentale, attentive à la biodiversité et à la protection des sols. Cette initiative a un impact considérable en ce qu’elle mobilise la société civile et implique les agriculteurs et producteurs dans le développement de méthodes agricoles nouvelles. Le Fonds Baillet Latour a souhaité étendre l’impact de cette initiative par l’octroi annuel d’un prix pour un projet de maraîchage exemplaire et innovant. Le prix, d’un montant de 10 000 €, a pour objectif de récompenser et d’encourager un projet d’innovation au sein de la production durable de légumes, fruits et petits fruits.

La professeure Marthe Nyssens, prorectrice transition et société, a rappelé que les fermes universitaires sont pionnières en termes de transition sociale et écologique. Le professeur Philippe Baret, doyen de la Faculté des bioingénieurs et responsable académique de la Chaire en Agricultures nouvelles, a quant à lui présenté les deux premières années du projet des fermes universitaires.

L’UCLouvain et le Fonds Baillet Latour souhaitent faire vivre les fermes de l’UCLouvain (ferme de Lauzelle et ferme de Marbaix). Les deux fermes de l’UCLouvain gèrent près de 100 hectares de terres. C’est la volonté de rester dans un vrai modèle de ferme qui a abouti à faire du maraîchage diversifié bio à petite échelle à la ferme de Lauzelle, où une soixantaine de variétés y sont cultivées sur environ un hectare.

Le premier objectif des fermes universitaires est l’exploration de nouveaux modes de production. Les terres étant cultivées en bio, en agriculture de conservation des sols ou en agriculture conventionnelle. Le second objectif est de faire de la recherche et d’analyser ces différents systèmes. En effet, il y a peu de données scientifiques disponibles sur ce type d’approche et l’UCLouvain est donc pionnière dans ce domaine au niveau européen, si pas mondial. Dans le cadre du maraîchage, des tests d’associations de légumes ont été réalisés avec un réseau d’agriculteurs et d’agricultrices. La volonté de la chaire était d’interagir avec un réseau d’acteurs qui s’étend aujourd’hui à plus de 300 personnes.

Pour cette première édition du prix Baillet Latour pour l’Innovation en Maraîchage, 15 projets ont été déposés. Après délibération, le jury a attribué le prix à Cycle en Terre pour leur projet de production de semences biologiques belges. L’histoire de Cycle en Terre a débuté en 2013 lorsque Fanny Lebrun, fondatrice, s’est rendu compte que l’ensemble des semences utilisées par les maraîchers belges étaient produites à l’étranger. En 2016, la coopérative Cycle en Terre est créée avec pour objectif la production et la commercialisation de semences biologiques belges. Aidée par Bruno Greindl et Damien Van Miegroet, Fanny décide donc de se lancer dans l’aventure afin de pallier ce manque d’autonomie alimentaire en Belgique.

Sur la centaine de variétés de semences que compte son catalogue, Cycle en Terre en produit près de la moitié directement sur son champ de Buzin. La seconde moitié des semences est produite par des « multiplicateurs ». Les semences produites par la coopérative permettent aux maraîchers de faire pousser des légumes et de replanter l’année suivante une partie des graines récoltées, offrant ainsi une véritable autonomie au cultivateur.

Le prix Baillet Latour pour l’Innovation en Maraîchage permettra à Fanny Lebrun, Lillemor Schmidt, Nicolas Louviaux, Olivier Laloux et Carla de Bruijckere (Cycle en Terre) de développer un réseau de maraîchers/multiplicateurs de semences afin de développer l’autonomie alimentaire de la Belgique via la production de semences.

Plus d’informations sur : www.cycle-en-terre.be ou  www.agriculturesnouvelles.be

Publié le 06 mars 2020